Avec humour et talent, l’historien Hector Obalk réinvente la façon de parler d’art sur scène. Son spectacle en plusieurs épisodes détonne par son style et ses improvisations qui le rendent unique.
Ce n’est pas une reconversion mais une révélation. Hector Obalk, qui avait inventé une nouvelle façon de parler d’art à la télé, monte aujourd’hui sur scène pour offrir un genre inédit : le one-art-show. Un déluge d’humour et d’érudition pour tout savoir – ou presque – sur quelques chefs-d’œuvre de l’humanité.
L’art et la manière
Après avoir rôdé son public avec Michel-Ange (excusez du peu) sur les planches du théâtre de la Grande Comédie, à côté de chez sa mère, comme il aime le rappeler, le critique et historien d’art prend son indépendance en s’installant au Théâtre de l’Atelier. Une belle salle à l’italienne pour dérouler Caravage de A à Z, un spectacle en plusieurs épisodes qui explore l’intégralité des œuvres du maître.
Le dispositif minimaliste est efficace : un narrateur, trois musiciens et un écran. Comme dans Grand’Art, sa formidable série d’émissions qu’Arte devrait s’empresser de reprogrammer, Hector Obalk se pose en conférencier intrusif. Et finie la voix-off. Sur scène du début à la fin, il joue de sa timidité avec une aisance étonnante, choisit ses mots avec délectation et pose ses silences avec justesse. Le guide, c’est lui, et nous sommes là pour le suivre au cœur de l’œuvre, dans l’art et la manière du peintre, à travers les vues d’ensemble et détails de tableaux qui défilent sur l’écran.
« Ça c’est raté. »
Il connaît son propos mais improvise, alors il peut s’emballer, divaguer, s’éloigner et rebondir, reprendre là où il ne s’était pas arrêté et c’est aussi ça qu’on aime. Une spontanéité déroutante et pleine d’humour au service des chefs-d’œuvre. En passionné, il assume un discours dénué parfois d’objectivité : « Ça c’est raté. Pourquoi ? Parce que c’est comme ça. » Et parce que c’est toujours intelligent on sait qu’on en sortira quand même moins bête.
Teaser Show Caravage — théâtre de l’atelier
Cultivant l’instant court, il ne reste jamais longtemps au même endroit de la toile, et quand il estime n’avoir plus rien à dire, il se tait pour laisser le public suivre, en musique, un minutieux balayage en gros plan. Comme dans ses émissions, la musique est omniprésente, par petites touches, quelques mesures d’une suite de Bach pour violoncelle, rarement davantage. Un motif répété à l’envi, une respiration inspirée et inspirante.
Hector Obalk a un message pour vous
Mais les extraits seront plus longs ou plus fréquents au cours des prochaines représentations, prévient-il. Car, c’est un autre trait de ce one-art-show, Hector Obalk tient son public informé par mails de son programme, de ses doutes et questionnements (auprès de ceux qui lui laissent leur adresse). Ainsi étions-nous récemment invités à répondre aux questions suivantes : « Avez vous nettement préféré le show Michel Ange au show Caravage ? » ; « Le spectacle a duré 2h 04 alors qu’il devait durer 1h30. Avez vous ressenti que c’était trop long ? » ; « Avez vous envie de revenir au prochain show sur Caravage ? Ou attendez-vous le prochain peintre ? Ou rien du tout ? » ; « Avez vous aimé le sketch sans rapport avec le show ? Etes-vous d’accord avec son propos ? »…
Les inquiétudes d’un débutant ? Pas vraiment. Plutôt les interrogations d’un homme qui, sachant que le génie se niche dans les détails, le diable peut aussi s’y trouver.
> Le lien pour réserver ses places
> Et son mail : info@obalk.com
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