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Harcèlement: l’école comme expérience carcérale

Après avoir été reçue à l'Élysée par Brigitte Macron, hier, la mère de Lindsay (une jeune qui s'est suicidée à 13 ans) pourrait devenir ambassadrice du programme Phare


Lucas, Shaïna, Lindsay, Thibault et les autres… Suicidés ou tués, leurs noms ne hanteront malheureusement pas suffisamment longtemps les esprits de nos gouvernants, des recteurs, des professeurs ou des pions. Leurs familles, elles, devront vivre avec le souvenir qui mine, celui qui rime avec regrets et remords… La mise en accusation des réseaux sociaux est trop facile. Analyse.


Et si l’école était ce qui ressemblait le plus à la prison ? L’enfant est encadré par le personnel éducatif, doit respecter des horaires et se conformer au règlement de l’établissement. Sa peine est fixée d’avance mais peut évoluer, en fonction d’examens sanctionnés par des notes – de moins en moins exigeants, cela étant. Autre chose, les pires ennemis de l’enfant scolarisé ne sont pas ses professeurs mais bien ceux qui partagent son sort : ses camarades de classe et de cour de récréation. Sortir à l’heure de la promenade peut être une aventure périlleuse pour les condamnés dont le caractère, le parcours ou le physique, se distinguent un peu trop de la masse.

Le couteau de fortune fabriqué avec du plastique durci n’est jamais loin, comme la balayette ou la calotte derrière la tête. Le petit coup qui humilie, l’attentat préparé qui tue. Un contre un. Bande contre bande. Tous contre un, un contre tous. Des groupes se forment, antagonistes et agressifs, prêts à en découdre pour le plus petit détail, la moquerie qui nous semble dérisoire, les dernières baskets à la mode, le mot de trop, la jalousie pure et simple. En prison comme à l’école, les rancunes sont tenaces et les réputations sont tatouées


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Gabriel Robin est journaliste rédacteur en chef des pages société de L'Incorrect et essayiste ("Le Non Du Peuple", éditions du Cerf 2019). Il a été collaborateur politique

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