Difficile de trouver une cause plus juste, plus consensuelle que la lutte pour le bien-être des enfants et des ados dans l’enceinte des établissements scolaires de la République…
C’est d’une telle évidence, mais aussi d’une telle facilité intellectuelle que cela sent la diversion grossière à deux mètres. Dans une ambiance de fin de règne, tant l’échec est palpable dans tous les domaines, le jockey Attal est prié par l’écurie Macron d’enfourcher le canasson “harcèlement” et de se mettre fissa au galop. Mais la ligne droite d’Auteuil est encore loin, Attal n’a pas encore franchi “la rivière”, ni “le juge de paix”.
“Harcèlator”. À chaque rentrée de tous les dangers, on nous harcèle avec un dossier qui envahit l’espace politique afin d’éclipser la faillite carabinée de l’État. Avec un Macron en chevalier blanc pour incarner la cause, la croisade. Il a déclaré la guerre au Covid, la guerre à la guerre en Ukraine. Il est revenu le casque cabossé et l’uniforme tout pourri de toutes ces campagnes. Cette fois-ci il préfère mettre le pied d’un jeune cavalier à l’étrier.
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“Harcèlicide”. Comme à chaque fois que l’on fait sauter un tabou planqué sous les tapis d’un ministère, il est fort à parier que les cas de harcèlement vont grimper sur les murs de l’Education nationale à la vitesse du lierre. Et que l’on va se taper du Attal matin, midi et soir, coup de com’ grossier pour lancer le produit à peu de frais pour 2027. L’électeur n’a pas fini d’entendre à quel point ce jeune homme est formidable, compétent et surtout courageux pour attaquer frontalement son administration, pour dénoncer la lâcheté tapie dans les rectorats. Pourquoi pas d’ailleurs, mais cela pourrait se faire naturellement sans les trompettes de la renommée, qui accompagnent dorénavant le moindre de ses pas. À déplacer l’illettrisme et l’entrisme des barbichettes, de la Une aux marronniers de l’automne.
“Harcelètisés”. Comment va réagir le mammouth, harcelé par son ministre de tutelle? Si la lâcheté peut exister à tous les étages de l’Administration, elle est, à n’en pas douter, beaucoup plus partagée, et depuis des lustres, dans la classe politique. Et à un niveau tel, qu’il est possible que la peur, la frousse, sont plus appropriées pour qualifier le comportement du personnel éducatif. Sous-payés, jetés en chair à canon en première ligne de tous les maux qui rongent notre société, il est un peu facile de les tenir seuls responsables des drames récents. Comme il est un peu facile d’endosser le costume de l’ultime sauveur pour le ministre. Question chiffon, on leur demande, en plus d’être arbitres des élégances. Sous la surveillance des barbus, sans la protection des flics au cas où… Au cas où cela dégénère, ce qui ne saurait tarder face au harcèlement textile à venir.
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Attila Attal. Quand la machine des communicants de Macron se met en marche ce n’est jamais sur la pointe des pieds. À gros sabots elle charge la mule d’Attal, lancée comme un frelon asiatique à l’assaut de l’opinion. Les emmerdes de Macron volant en escadrille, la ficelle Attal, un peu trop grosse pour être crédible, la guerre de succession déclarée, toute tentative de diversion est vouée à l’échec. Attal n’est pas près de faire l’arrivée à Auteuil, les caddys et les réservoirs ne sont pas près de faire le plein.
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