La confrontation entre Hapsatou Sy et Eric Zemmour est symptomatique de notre époque. En reprochant à contradictrice son prénom exotique, le journaliste ne fait que pousser sa nostalgie assimilationniste au bout de sa logique. Les réactions outrées qu’il a suscitées révèlent une fâcheuse acclimatation à la société multiculturelle.
Quelques jours après un vif échange avec Éric Zemmour chez Ardisson, c’est pour défendre « les enfants de la République » qu’Hapsatou Sy lançait une pétition (hache-tag : je suis la République), cherchait un avocat qui connaîtrait un détour et serait prêt à commettre un détournement judiciaire pour traîner son adversaire au tribunal, et demandait aux médias de prendre leurs responsabilités en refusant de recevoir Éric Zemmour, pas pour toujours, mais tant qu’il ne se sera pas excusé, au moins pour les enfants de la République. Manifestement pour Hapsatou, il y a un avant et un après Zemmour. Pimpante, malicieuse, charmante avant, on l’a vu ressemblant à un cocker aux oreilles frisées quand elle est revenue d’un air grave, parler de son « épreuve » et entreprendre un combat contre la haine : « Dans toute ma vie et depuis que je fais de la télé, je n’ai jamais rencontré autant de violence raciste. – Jamais ?, lui demanda Laurence Ferrari. – Jamais ! Jamais !
