Du 24 janvier au 3 février, on donne de nouveau “Hamlet”, l’opéra d’Ambroise Thomas, à l’Opéra comique dans une mise en scène de Cyril Teste
Créé le 9 mars 1868 à l’Opéra de Paris, Hamlet connut un triomphe immédiat.
Trente-cinq ans avant Pelléas et Mélisande, le chef-d’œuvre de Debussy, ses mélodies comme « entre deux-eaux » en sont pour nous, rétrospectivement, comme l’annonce et la préfiguration. Pourtant, le compositeur Ambroise Thomas, alors âgé de soixante ans (son ami Verdi a deux ans de moins que lui), Grand Prix de Rome, membre de l’Institut, directeur du Conservatoire, premier musicien à se voir élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur, ne passe pas exactement pour un novateur. Il n’est pas innocent qu’à son propos l’on ressorte toujours, telle une antienne, la boutade méchante de Chabrier : « Il y a de la bonne musique. Et puis il y a de la mauvaise. Et puis il y a celle d’Ambroise Thomas ».
Bref, Thomas, au crépuscule du Second Empire, est une vivante académie. Massenet sera son élève. Deux ans plus tôt, l’opéra-comique Mignon
