L’info nous épuise. Les horreurs de la guerre, et les avis divers des experts, diffusés à foison sur les réseaux sociaux, les télés et sites d’informations, sont notre nouvelle charge mentale. Notre contributrice témoigne de sa fatigue informationnelle.
Notre traumatisme émotionnel a dépassé le seuil du supportable ! Certes, nous sommes empathiques, certes nous sommes outrés, certes nous sommes dans une situation géopolitique insoutenable, certes nous sommes des Républicains convaincus. Oui, nous sommes terrassés par l’idée d’un antisémitisme qui se propagerait comme une trainée de poudre, oui, un bébé assassiné reste un bébé d’où qu’il vienne et quel qu’il soit. Mais stop. Stop à cette invasion politico-médiatique, à ce désir absolu de nous faire regarder les images les plus insoutenables, pire, on nous montre les vidéos barbares commentées par des experts envoyés sur place, face à d’autres images créées par l’intelligence artificielle. Mais, il parait que c’est pour nous convaincre. Nous sommes abreuvés de récits de bébés vivants cuits dans un four, de « bons » Palestiniens mourant de soif, de faim et d’autres choses, d’explications incompréhensibles des pays limitrophes qui sont pires les uns que les autres. Et dire qu’en France, nous avons un homme politique « insoumis » à tout, qui considère que le Hamas lutte légitimement contre le colonialisme… Tout cela fait que trop de surmédiatisation étouffe la raison quand elle ne nous fait pas détourner le regard, ou ne plus regarder du tout nos journaux. On peut se demander si remuer sans arrêt ces horreurs, qui méritent d’être dénoncées, n’attise pas les haines des extrémistes ? Peut-on aussi relativiser, et arrêter de penser que la France entière est devenue antisémite ? A force de nous le dire, n’ouvrons-nous pas les vannes ? La République c’est aussi savoir se tenir, c’est ne pas se précipiter dans la rue en vagissant avec les pires des pancartes, la bave aux lèvres. Nous nous auto-alimentons en détestation. Ne pas haïr violemment un côté ou l’autre, aujourd’hui, serait suspect. La nuance est totalement exclue, expliquer serait déjà une trahison ! Le pire est que nous perdons tout jugement sous le coup de l’émotion, et que nous en oublions aussi l’essentiel de nos vies. Un drame chasse l’autre ! Vous vous souvenez de l’Ukraine ? De la Russie ? Des massacres de civils ? L’Arménie, le Haut-Karabakh et l’Azerbaïdjan, ça vous dit quelque chose ? Ah ! non pardon ! C’était il y a quinze jours…
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Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes nous a appris, alors que nous sommes dans une forme d’indifférence collective, que l’Ukraine était dans une impasse et que la Russie allait de fait gagner. Ne faudrait-il pas maitriser notre force de frappe médiatique ? Réseaux sociaux, intelligence artificielle mal utilisée, incultes à tous les étages qui donnent leurs avis : et si nous aussi, nous alimentions les guerres ? Il faut retrouver un peu de sérénité, ne serait-ce que pour les victimes ! Messieurs les experts de plateaux, géo-politiciens, diplomates, communicants en cascade, historiens, journalistes, éditorialistes, politiques, écrivains, psychiatres et témoins : pitié pour notre surcharge mentale !
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