Haïm Korsia, élu dimanche grand rabbin de France, devrait rapidement devenir une vedette des médias. Sa ressemblance assez frappante avec Antoine de Caunes va sans doute y contribuer, ainsi que son sens de la répartie et un maniement subtil de l’humour pour aborder les sujets les plus délicats. Il est donc le « bon client » rêvé par les journalistes de télé, beau gosse et capable de faire 1mn 30 sans provoquer l’exode de l’audience vers des chaines plus clémentes.
Ses diplômes – docteur d’Etat en histoire – sont béton, et il n’est pas, jusqu’à ce jour, saisi de la fièvre publicatrice qui a provoqué la chute de son prédécesseur. Le costard noir et le chapeau à large bord de son état n’est pas la tenue dans laquelle il se sent le plus à l’aise : on le peut le voir rayonnant dans son uniforme d’aumônier général des armées, fonction qu’il occupe depuis presque quinze ans. Sa barbe, de rigueur dans son job, est du style en vogue chez les jeunes prodiges de start up, et non réceptacle de reliefs de repas casher comme chez nombres de ses collègues. Bien malin qui peut dire si, chez lui, le rabbin l’emporte sur le militaire ou l’inverse…
En tout cas, avec Korsia, le franco-judaïsme, qui ne distingue pas l’amour de la patrie de la fidélité à la tradition fait son grand retour. Biographe de Jacob Kaplan, grand rabbin de France pendant les heures noires de l’occupation nazie et patriote exemplaire, Korsia est très tendance dans son look, mais très vintage dans sa conception de la place de juifs dans la cité. Mazel tov !
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