On l’a échappé belle : suite au rejet de la loi Hadopi à l’Assemblée, on a appris que Roger Karoutchi avait « pensé démissionner ». C’est ce qu’il explique dans le Monde d’hier soir. Dans une interview à Patrick Roger, le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement détaille les trois raisons qui ont failli le pousser à une telle extrémité, dont on imagine mal comment notre démocratie aurait pu se remettre. Il y a tout d’abord la grosse colère du président. Il y a ensuite l’absentéisme des députés UMP : comme qui dirait, les godillots ont voté avec leurs pieds. Et puis enfin Karoutchi n’a toujours pas digéré l’entourloupe que lui ont jouée les députés socialistes : « C’est, a-t-il commenté, le coup de flibuste monté par le groupe socialiste qui a dévoyé le résultat du vote », avant d’ajouter : « Moi, je voudrais un Parlement qui soit celui des envolées lyriques de Jaurès et de Blum ; on nous livre Les Fourberies de Scapin ! » Si Roger Karoutchi le dit, je veux bien croire que l’œuvre de ce Monsieur Molière n’est qu’une mauvaise farce et que le vaudeville avec camouflage des troupes orchestré par Patrick Bloche est passible de la Haute Cour. Mais c’est quand même assez délicieux que Roger Karoutchi reproche aux députés PS d’être tous soudainement, au moment du vote, sortis du placard…
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