Avec la guerre menée de manière effroyable par Poutine contre l’Ukraine, malgré les coups de téléphone fréquents de notre président-candidat au dictateur russe, qui à l’évidence ne servent à rien, Emmanuel Macron n’a aucun mal à se légitimer comme le protecteur du peuple français sur le plan international.
Emmanuel Macron a d’ailleurs la chance d’être confronté à des opposants, quelles que soient leurs convictions, qui ont de la tenue au regard de la situation diplomatique et militaire actuelle. Ceci étant dit, je rejoins le fond de la tribune du président des sénateurs LR Bruno Retailleau qui dénie que durant son mandat, Emmanuel Macron ait su protéger la communauté nationale de tout ce qui l’a accablée à plusieurs titres plus ou moins gravement.
Un président extralucide
Il me paraît essentiel de rejeter l’argumentation développée par le candidat et ses soutiens, par exemple le 6 mars par Gabriel Attal son porte-parole sur TF1. Car elle vise à rien moins qu’à laisser croire que les dénonciations constantes des faiblesses de cette présidence, notamment régaliennes, ont été sans objet puisque tout aurait été spontanément et efficacement mis en œuvre par le gouvernement sous l’autorité d’Emmanuel Macron depuis le début. Que le président n’aurait rien eu à apprendre puisqu’il savait tout ! Alors que durant quasiment cinq ans celui-ci a fait la sourde oreille à tout ce qui n’avait pour but que de le mettre en garde contre les lacunes graves de son action : sécurité, autorité de l’Etat, justice, absurdité opératoire du « en même temps »…
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Cet aveuglement, dont sans doute l’une des moindres manifestations a été la nomination, avec une désinvolture royale, d’Eric Dupond-Moretti comme garde des Sceaux (on a pu voir encore récemment combien il était peu accordé à cet honneur), mérite d’être souligné parce qu’il projette une lumière au moins trouble sur les opérations de rattrapage de la fin du mandat. Le Beauvau de la sécurité, les Etats généraux de la Justice, ces tentatives de combler les vides, ce que j’ai nommé dans mon titre « le cynisme des dernières minutes »… Il n’y a aucun doute possible sur le caractère de pur simulacre de cette tactique qui contredit absolument l’indifférence qui tout au long du mandat a sévi.
Une parenthèse
Comment alors ne pas s’inquiéter pour la suite ? Pourquoi cette apparente bonne volonté semblant faire fond, enfin, sur le sentiment populaire serait-elle autre chose qu’une courte et utilitaire parenthèse pour faciliter une réélection déjà probable ?
Quelle confiance pourra-t-on accorder demain au respect des promesses, à la sincérité des engagements ? Pas seulement, d’ailleurs, en ce qui relève de l’autorité, de la sécurité, de la Justice et de la considération des attentes et des peurs du peuple mais de l’ensemble d’une politique qu’on nous vante comme ayant découvert miraculeusement, en fin de parcours, ce qui crevait les yeux et l’esprit depuis le début du quinquennat, avec ce nouveau monde mort-né…
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Je regrette que l’argumentation de Valérie Pécresse n’ait pas su, jusqu’à maintenant, exploiter cette immoralité politique prenant les citoyens pour des naïfs parce qu’ils seraient incapables de s’émouvoir des grossières coutures de cette entreprise cousue de fil blanc et un zeste méprisante.
Une campagne LR exaspérante
Rien n’est plus exaspérant que cette campagne de LR, non pas parce qu’elle est mal en point aujourd’hui face aux lignes de force des sondages mais à cause de l’infirmité de sa dialectique et de la faiblesse conceptuelle de ses répliques. Perdre, ce peut être le jeu démocratique, mais perdre en négligeant beaucoup d’armes est trop frustrant pour être accepté sans aigreur. Ceux qui restent aujourd’hui aux côtés de Valérie Pécresse et persévèrent dans la fidélité à sa cause sont des héros républicains. Mais de grâce qu’on dénonce enfin, chez le candidat Emmanuel Macron déclaré en dernière minute, le cynisme des dernières minutes… Où toute conviction a été remplacée par de l’habileté. Et il n’en a jamais manqué !