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Gustav Mahler est mort!

L'écrivain Robert Seethaler présente son nouveau livre au Goethe-Institut, à Paris


Gustav Mahler est mort!
L'écrivain autrichien Robert Seethaler publie "Le Dernier Mouvement" © Urban Zintel SABINE WESPIESER ÉDITEUR

Dans son nouveau livre, l’écrivain autrichien Robert Seethaler évoque le dernier voyage en paquebot de Gustav Mahler. Une rencontre est organisée ce soir, à Paris.


Les mélomanes et germanophiles sont attendus en cette soirée de lundi au Goethe-Institut, à Paris, pour une rencontre avec… Gustav Mahler. Plus exactement avec son fantôme, sous les auspices de Robert Seethaler, auteur autrichien d’un certain renom (Le tabac Triesnek, Une vie entière, Le Champ) dont le dernier ouvrage en traduction française paraît, tout comme les précédents, aux éditions Sabine Wespieser.

Les derniers jours de Gustav Mahler

Ce 7 février, pour présenter Le dernier mouvement à ses lecteurs parisiens, l’écrivain de 56 ans natif de Vienne mais berlinois d’adoption est accompagné par sa traductrice Elisabeth Landes et par le chroniqueur littéraire Pierre Deshusses.

Gustav Mahler (1860-1911), au physique, n’était pas la robustesse même. C’est durant sa dernière visite aux États-Unis, où il dirigeait l’orchestre philarmonique de New-York, qu’il a contracté cette infection fatale, pour succomber, de retour à Vienne, à quelque temps de là, d’une endocardite. Il était âgé de 50 ans à peine. Alma, sa femme, dominatrice et passablement lubrique, le trompait déjà avec l’architecte Walter Gropius. Elle lui survivra jusqu’en 1964, amante du peintre Oskar Kokoschka, puis épouse du romancier Franz Werfel. La plume de Seethaler ne nous la peint pas sous un jour radieux : « L’hiver, Alma prenait un bain tous les jours. Les émoluments de l’Opéra partaient en eau chaude ». Incidemment, il la traite de « garce »…

A lire aussi, du même auteur: Qui a peur de la musique française?

Pour retracer les derniers jours du compositeur, Le Dernier mouvement ne dresse pas, comme on aurait pu s’y attendre, le tableau de bord de son état clinique. Sans emphase, le récit sinue, autour du monologue intérieur du moribond, dans les méandres et les strates d’un passé que l’ultime traversée à bord de l’Amerika, ce paquebot sur le pont duquel il médite et travaille encore, fait ressurgir par bribes : « le chef Gustav Mahler à la réputation mondiale était-il encore la même personne que le jeune directeur récemment nommé à l’Opéra de Vienne qui s’asseyait, jadis, dans ce fauteuil à bascule, sous ce lustre de cristal ? Ou que le petit juif de six ans, un chapeau plat à la main et une expression de tristesse infinie dans le regard, qu’on voyait sur la photo sauvée à l’instant, in extremis, du transfert au garde-meuble d’Alma ? ». Evocation sensible, donc, où l’on pleure l’enfant perdue, Maria, morte en bas âge ; où l’on croise Rodin dans un hôtel Biron alors très dégradé, ou encore Freud, visité pour de courtes heures en Hollande ; où l’on voit le maître diriger « à présent pratiquement sans bouger, à l’exception de sa main droite, qui traçait dans l’air des lignes ténues, et de ses yeux, dont on disait qu’ils étaient comme  charbons ardents pendant les concerts et semblaient lancer des éclairs aux applaudissements, quand les lumières de la rampe s’y réfléchissaient ».  Sous le regard respectueux du garçon de cabine, qui lui donne indéfectiblement du « Monsieur le directeur ». La vie de Gustav Mahler ? « Une course incessante contre la montre ».


Le dernier mouvement

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Rencontre avec Robert Seethaler lundi 7 février à 19h. En présence d’Elisabeth Landes et de Pierre Deshusses, modérateur. Goethe-institut Paris. 17, avenue d’Iéna 75116 Paris. Inscription recommandée.



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