Entretien avec Guilhem Carayon, favori de l’élection qui aura lieu les 12 et 14 avril. Le Tarnais vient d’être rejoint par le Parisien Théo Michel.
Causeur. Pourquoi êtes-vous candidat à la présidence nationale des Jeunes Républicains?
Guilhem Carayon. Je suis candidat à la présidence des Jeunes Républicains car je veux reconstruire un mouvement à la hauteur des enjeux de notre pays. Il faut tout rebâtir et redonner à la fois une espérance et une capacité d’action aux jeunes. Je suis accompagné par une équipe large et solide, destinée à rassembler les Jeunes Républicains. Notre président Christian Jacob nous a confié le défi de l’autonomie: nous le relevons. C’est pourquoi, la liste que je conduis est représentative de tous les territoires de France et incarne la diversité de nos sensibilités. Je ne suis pas le chef d’un clan : les jeunes, comme nos ainés, ont trop souffert de divisions ou de rivalités personnelles. Face à Emmanuel Macron, l’heure est évidemment au rassemblement de toutes nos forces. Les grandes victoires de la droite ont été rendues possibles grâce à la jeunesse, son enthousiasme et sa volonté forte de faire bouger les lignes. La campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy en est un bon exemple. Si les Jeunes Républicains font confiance à notre liste, nous mettrons toute mon énergie à la reconquête des territoires.
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Nouv’LR, est-ce que cela veut dire que le parti LR actuel ne convient pas aux jeunes militants?
Notre mouvement est en reconstruction. Notre rentrée à Port-Marly en septembre dernier a été encourageante. Nous étions 1000. Mais il ne faut pas se leurrer. On est très loin du niveau des Jeunes Populaires lorsque le mouvement comptait plusieurs dizaines de milliers de jeunes. Mon ambition est claire : refaire des Jeunes Républicains le premier mouvement politique de jeunes en France. Pour cela, trois axes guideront notre mandature : d’abord, le militantisme pour redonner aux jeunes les outils pour défendre nos idées sur le terrain. Notre mouvement doit également être force de propositions. Les Jeunes LR doivent être le réservoir d’idées des Républicains.
Dès le lendemain de notre élection, nous donnerons un mois à nos délégués régionaux pour faire remonter des propositions sur chacun des thèmes qui intéressent la jeunesse. Nous voulons aller vite. Dans le même temps, nous organiserons un échange sur ces thèmes avec les jeunes des Partis de droite en Europe. Enfin, la formation idéologique et militante. Nous travaillerons sur la création d’une école de formation des Jeunes Républicains, avec une structure pour chaque région. Cette école sera ouverte aux jeunes qui veulent prendre des responsabilités. C’est la condition pour former la relève de demain.
L’UNI va-t-elle vous manquer ? De quelles réalisations êtes-vous fier?
Je suis fier d’avoir été le responsable de l’UNI pendant deux ans pour l’université de La Sorbonne, bastion de la gauche depuis bien trop longtemps. Face à l’extrême gauche, nous avons remporté de nombreux succès électoraux. Avec mon équipe, nous n’avons cessé d’alerter sur les dangers des thèses décolonialistes qui infiltrent de plus en plus l’université. En prônant les ateliers en non-mixité raciale, les décolonialistes stigmatisent les communautés et attisent les haines inter-ethniques. Face au racialisme qui gagne du terrain à l’université, nous devons tous nous mobiliser.
Bellamy, Lisnard et Retailleau vous soutiennent. Faut-il en déduire que vous incarnez chez LR la ligne la plus dure?
Je récuse l’expression de « droite dure ». Ce que vous appelez « droite dure » est en réalité une droite ferme et déterminée. Pour ma part, je suis le candidat du rassemblement de toutes les sensibilités de notre famille politique. C’est ce qu’il nous faut pour rebâtir un mouvement jeune solide et dynamique. Ce n’est pas un hasard si notre liste a reçu le soutien de plus de 65% des Responsables départementaux jeunes. Je suis effectivement soutenu par François-Xavier Bellamy, David Lisnard, Bruno Retailleau mais également par Franck Louvrier, Frédéric Péchenard, Valérie Lacroute, Anne Sander ou encore le Premier Vice-Président de la région Ile-de-France Othman Nasrou.
Mettre en place un revenu universel n’est pas une idée à jeter, selon le député LR Aurélien Pradié. Êtes-vous sur la même ligne?
Ma première campagne politique était l’élection présidentielle de 2017. J’étais totalement défavorable à la proposition de Benoit Hamon de la mise en place d’un revenu universel. Je n’ai pas changé de position. À droite, nous sommes attachés au travail, condition de l’émancipation individuelle. On connait les effets dévastateurs sur le plan humain de l’absence de travail. Dans un parti comme le nôtre où la liberté d’opinion prime, il est naturel qu’aucune idée ne soit rejetée d’avance, mais elle doit être évidemment examinée, débattue puis tranchée. Ce que je sens et ce que je sais de notre jeunesse, c’est qu’elle veut une formation pour acquérir un métier et non pas des revenus sans formation ni travail. Nous voulons une reconnaissance à proportion de nos efforts et de nos mérites. C’est quand même simple non ?
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