L’immigration en provenance de l’Érythrée a valu aux Pays-Bas d’être le théâtre de scènes de guérilla urbaine. Samedi 17 février au soir, des opposants au régime dictatorial érythréen ont assiégé une salle des fêtes à La Haye où des centaines de ses partisans étaient réunis. La police, bien que prévenue que ça risquait de dégénérer, fut totalement débordée. La correspondance de René ter Steege dans l’autre pays du fromage (et de l’immigration massive incontrôlée).
Les émeutes, à une échelle rarement vue dans le pays, coïncident avec les tractations laborieuses en vue de former un gouvernement de droite. M. Geert Wilders, grand vainqueur des élections législatives de novembre 2023, compte réduire drastiquement l’immigration extra-européenne. Après la « bataille de La Haye », il a exhorté ses partenaires gouvernementaux potentiels à ne plus tergiverser. « Moi Premier ministre, je rétablirai l’ordre d’une main de fer » a-t-il affirmé sur le site de son Parti pour la Liberté. « On en a plus que marre. Pourquoi laisse-t-on entrer des gens venus pour démolir notre pays et s’y livrer à leurs vendettas ? Il faut arrêter les fauteurs de trouble et les expulser ! »
Ce n’était pas la première fois que la communauté érythréenne installée aux Pays-Bas – quelques 25 000 personnes – se faisait remarquer par sa violence. Mais sa capacité à se faire vomir des Néerlandais a donc atteint son acmé, samedi soir, quand de jeunes hommes venus de plusieurs points des Pays-Bas convergèrent vers la salle des fêtes où quelques 700 de leurs compatriotes étaient venus pour fêter soit le nouvel an, soit leur dictateur, selon les sources.
Huit policiers blessés
Les trop rares policiers présents initialement réussirent à repousser les assaillants de la salle des fêtes, et en payèrent un lourd prix : huit agents blessés ! Les attaquants s’en prirent aussi aux pompiers, au personnel médical et à d’autres agents déployés sur place pour éteindre les incendies de voitures de police, de cars de tourisme et d’une partie de la fameuse salle des fêtes. Des hordes de manifestants attaquèrent également des voitures et des immeubles du quartier environnant et dont les habitants eurent la peur de leur vie. Tout comme les fêtards érythréens assiégés, qui craignaient non sans raison de périr dans les flammes quand la police semblait sur le point de céder aux assaillants. Ceux-ci, visiblement bien entraînés, empêchèrent les pompiers de s’approcher sous une pluie de briques et de bombes incendiaires. Le bruit d’explosifs augmenta l’atmosphère de guérilla urbaine, selon les journalistes présents. « Leur violence était d’une ampleur inouïe, les policiers ont été attaqués avec des couteaux et des bâtons. Même les plus aguerris d’entre eux n’avaient jamais connu cela », selon un porte-parole de la police de La Haye. Dimanche, treize jeunes Erythréens furent arrêtés, bilan plutôt maigre vue l’ampleur des émeutes.
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Le maire de La Haye, M. Jan van Zanen, a admis avoir sous-estimé le danger quand il autorisa les adhérents à la dictature érythréenne de se rassembler, vu les troubles récents dans deux autres villes néerlandaises. Cette fois-ci, cependant, les contre-manifestants, membres des Brigades Nhamedu, avaient mieux organisé le siège de leurs opposants. Ils étaient aussi beaucoup plus nombreux, mieux ‘armés’ et avaient rempli leurs cocktails Molotov auprès d’une station-service près du champ de bataille, selon des témoins.
La régularisation automatique de ces réfugiés critiquée
Pratiquement tous les demandeurs d’asile érythréens reçoivent leurs papiers de régularisation, selon les experts. L’Érythrée se trouve sous le joug du même dictateur, Isaias Afwerki, depuis l’indépendance en 1993. De jeunes hommes fuyant le service militaire constituent le gros des réfugiés aux Pays-Bas, mais des amis du dictateur s’y sentent tout aussi à l’aise, en témoigne cette supposée fête en son honneur samedi soir et dimanche matin à La Haye…
Pour M. Wilders, il est grand temps de mettre fin à la quasi-automaticité avec laquelle des Érythréens sont admis aux Pays-Bas. Les émeutes du week-end augmentent la pression sur ses potentiels partenaires gouvernementaux – tous réunis dans l’horreur après ces événements, et désireux de s’attaquer à la source du problème. Mais les propositions radicales de M. Wilders effarouchent certains partenaires de centre-droit, qui ont l’autre jour encore fait capoter les efforts de former un gouvernement. Les marchandages continuent en coulisse. Sur ces entrefaites, la popularité de M. Wilders ne cesse de croître, à en croire les derniers sondages. En novembre, son parti obtint 37 des 150 sièges parlementaires. En cas d’élections anticipées, selon des sondages publiés juste avant cet effarant transfert vers un quartier populaire de La Haye d’un conflit d’une sinistre dictature africaine, il obtiendrait désormais une cinquantaine de sièges.
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