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Toute honte bue…

Antilles: Et le gouvernement se coucha devant les émeutiers!


Toute honte bue…
Désordres au Gosier, Guadeloupe, 24 novembre 2021 © Philippe Blet/Shutterstock/SIPA Shutterstock40910335_000006

En bon français, ça s’appelle une capitulation en rase campagne. 


Depuis plusieurs jours les Antilles françaises (mais françaises pour combien de temps encore?) brûlent. Émeutes, hôpitaux bloqués par des pneus enflammés, coups de feu tirés sur les forces de l’ordre… La raison ou plutôt le prétexte : le rejet du passe vaccinal et de l’obligation faite aux soignants de se vacciner. 

S’y ajoute une grève générale déclenchée par les syndicats de la Guadeloupe et la Martinique. Le syndicalisme là-bas doit obéir à des lois ignorées de nous. Mais nous avons des excuses : nous ne sommes pas spécialistes du vaudou. 

Ces événements ont amené Atlantico à poser la question : « La Guadeloupe est-elle encore française ? ». Depuis hier, ce point d’interrogation n’a plus lieu d’être : la Guadeloupe a quasiment cessé d’être française. 

Le gouvernement vient en effet de se mettre à plat ventre devant les émeutiers. Il a annoncé un moratoire sur l’obligation faite aux soignants de se vacciner : la date est repoussée au 31 décembre. Et il a précisé que la suspension de ceux qui préféraient le Covid aux vaccins serait levée. Il leur reste donc jusqu’au Nouvel An pour pouvoir contaminer les patients ! 

Pour tenter de sauver sa face déjà bien abîmée, le gouvernement a ajouté qu’il y aurait « un suivi personnalisé » pour tenter de convaincre les soignants récalcitrants que le vaccin n’est pas une invention diabolique des Blancs… Les intervenants pour le « suivi personnalisé » devront-ils être noirs ? On peine à l’imaginer.

Autres temps, autres mœurs. Il y eut à l’aube de la Ve République, un président du Sénat du nom de Gaston Monnerville. Il était noir et venait de Guyane. Parfois les tropiques et leur soleil lui manquaient. Alors pour ses invités il chantonnait la complainte du pauvre petit négrillon exilé en métropole où il se gelait. 

Quand moi faim moi malin moi manger banane /Zim boum boum Zim boum boum rendez-moi ma Guyane et ma Martinique./Quand moi soif moi malin moi boire canne à sucre/Zim boum boum Zim boum boum rendez-moi ma Guyane et ma Martinique/Quand moi triste moi malin moi pleurer grosses larmes/ Zim boum boum Zim boum boum rendez-moi ma Guyane et ma Martinique/

C’était du petit nègre et personne n’y voyait malice. Aujourd’hui à la Martinique et en Guadeloupe, la chanter vaudrait lynchage. Une autre chanson de par là-bas s’impose : « Adieu madras, Adieu foulards ». C’est sans doute pour bientôt. Sébastien Lecornu a annoncé hier que la France envisageait l’autonomie pour la Guadeloupe. Et pour le Nouvel An ce sera sans doute l’indépendance (!)




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est journaliste et essayiste

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