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Gross malheur : Sarkozy déshonore la droite française


Les socialistes espéraient si fort en début de campagne que Nicolas Sarkozy ne parviendrait pas à se qualifier pour le second tour, ils souhaitaient tellement qu’il se fasse déculotter par l’ouragan mariniste, qu’ils agissent finalement comme si Sarkozy n’était pas arrivé à un point et demi d’Hollande, et donc comme si Le Pen fille avait réussi le coup de papa, mais aux dépens de l’UMP, cette fois.

C’est ça la magie de la gauche, lorsque la réalité ne lui convient pas, elle la réenchante.

Parce que les socialistes rêvent que leur champion réalise un score à la Chirac, ils font tout ce qu’ils peuvent pour rejouer le scénario de 2002. Ils nous ressortent tout l’attirail antifasciste et nous font revivre les plus belles heures des grands procès staliniens.

Il faut dire que s’enfermer dans l’illusion d’un ennemi commun à abattre est bien plus efficace que de parler aux salauds de pauvres qui ont donné leurs voix au FN. L’enjeu est donc de réactiver la vigilance antifasciste afin que tous les républicains bayrouistes et indécis se rallient à la gauche pour faire barrage au Mal absolu. Et pour cela, Sarkozy doit être perçu comme un affreux frontiste déguisé. C’est la stratégie de dérépublicanisation, mise en scène dès le lendemain du premier tour par la presse militante. Les déclarations gonflées à l’hélium d’Arnaud Montebourg, lors d’une interview donnée au Monde de ce week-end, font écho à cette menace fantôme d’un sarkozysme néopétainiste qui a été agitée toute la semaine dernière.

Avec l’outrance d’un converti de l’avant-dernière heure, il déclare gravement que le candidat de l’UMP « a franchi la ligne rouge » (cette couleur est décidément bien inoubliable) et « déshonore la droite française en faisant tomber les barrières qui, depuis la seconde guerre mondiale, la séparaient de l’extrême droite et que M. Chirac avait su préserver. » Montebourg agite la figure menaçante d’un Sarko extrémisé, lepénisé, démonisé afin de mieux exalter le combat idéologique devenu tellement routinier entre républicain et fasciste, entre Bien et Mal. Et voilà comment le front commun antisarkozyste se mue, par un coup de baguette idéologique, en un front antifasciste fantasmé. Il fallait le faire. Ils l’ont fait…



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