Elon Musk s’improvise pyromane politique au Royaume-Uni depuis quelques jours, en accusant le Premier ministre Keir Starmer d’avoir été le « complice » de réseaux pédocriminels, ou en qualifiant sa secrétaire d’État Jess Phillips de « sorcière ». Keir Starmer, piqué au vif, se défend. Qui dit vrai ?
« Dans le petit monde où vivent les enfants, rien n’est plus délicatement perçu et senti que l’injustice », disait Charles Dickens. Les sordides affaires d’exploitation sexuelles venues d’Angleterre ces trente dernières années ont ce petit fumet victorien qui rappellera malheureusement l’univers dickensien ou encore Le Peuple de l’Abîme (The People of the Abyss) de Jack London. Elles sont autant de contes cruels où l’innocence a fini immanquablement par être souillée, annihilée à jamais dans les cœurs de petites filles violées par des ogres. Mais les pires ne sont-ils pas tous ceux qui ont refusé d’entendre leurs pleurs et leurs témoignages ? Prises entre le marteau de polices locales du nord de l’Angleterre misogynes qui les voyaient en petites prostituées droguées façon « Christiane F. 13 ans » et l’enclume des élus et travailleurs sociaux plus terrifiés à l’idée de passer pour « racistes » envers la précieuse communauté pakistanaise qu’à l’évocation de ces récits infernaux, les girls d’Oldham, Huddersfield, Rotherham, Rochdale ou Telford ont été sacrifiées à leurs bourreaux.
Une fois cela posé, il faut établir les responsabilités des uns et des autres. Récemment, Elon Musk s’est emparé du sujet et l’a médiatisé mondialement. Si ces affaires étaient très largement connues outre-Manche, mais aussi en France dans une moindre mesure, il faut reconnaître au milliardaire américain
