Ma guerre en short. La chronique de Cyril Bennasar
Chez Praud l’autre soir, les images de Grigny confiné mais en feu tournaient en boucle dans le fond du décor. On y voyait des émeutiers à l’offensive, des feux d’artifice dirigés contre la police, des voitures en flammes et des forces de l’ordre qui, selon la formule de Linda Kebab, se plaçaient « en position de sécurité », reculaient pour éviter l’affrontement, se mettaient à l’abri. En duplex, la représentante du syndicat policier qui avait fourni les vidéos faisait remarquer que les médias « mainstream », habituellement fort zélés à faire la lumière sur les violences policières avaient très peu informé sur les violences subies par les policiers ce soir-là.
La peur n’est pas dans le camp que vous croyez
Soucieuse de rétablir un équilibre dans l’information, la syndicaliste policière intervenait à la télé pour nous faire savoir que les policiers aussi sont des victimes, pour nous dire que les professionnels censés garder la paix et maintenir l’ordre n’ont pas le monopole de la violence, et pour nous montrer une police inoffensive, qui face à des bandes de petits merdeux incendiaires, recule, contient, mais ne contre-attaque jamais. Déjà à Grigny il y a quelques années, des policiers ont failli brûler dans leur voiture incendiée
