Dans « L’Esprit de l’escalier », Alain Finkielkraut revient sur le climat social pour le moins agité que connaît notre pays et note que le « conflit est sorti de son lit syndical et donne lieu à un véritable déchaînement de radicalité politique ». « Dernier exemple en date, pour lui, la pétition parue dans Libération vendredi 27 mai et intitulée : “Casseurs : renversez l’accusation”. » « Les pogromistes ont trouvé des avocats, affirme-t-il, La haine de la démocratie est de retour comme si de rien n’était ».
Finkielkraut évoque ensuite plus longuement Israël, « les inquiétudes de l’état-major de Tsahal » qui se sont exprimées publiquement et l’entrée d’Avigdor Lieberman (en remplacement de Moshé Yaalon) dans le gouvernement de Benyamin Netanyahou comme ministre de la Défense. Il y voit « une substitution d’une droite par une autre » et un symptôme « d’une érosion morale » qui, dit-il, « ne peut pas bénéficier aujourd’hui de la moindre indulgence ».
Mais une fois ce diagnostic posé, Alain Finkielkraut confie que, dans le même temps, il lui faut se « battre sur deux fronts » : « Cela veut dire critiquer ce qui doit l’être dans la politique et la société israélienne sans jamais pactiser avec les porte-paroles de plus en plus bruyants et résolus de la réprobation d’Israël. » Finkielkraut évoque ainsi les discours parfois tenus place de la République, dans le cadre de Nuit debout, à l’égard d’Israël et prend en exemple Alain Badiou. Pour ce dernier, explique l’auteur de L’Identité malheureuse, « les sionistes sont les successeurs des hitlériens »…
« L’antifacisme ne nous protège plus du retour du pire, conclue donc Finkielkraut, il est le retour du pire. »
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