Alors que Yves Cochet se prépare à l’apocalypse climatique prévue pour 2025, notre chroniqueur remarque que jamais Christophe Barbier ou Jean-Michel Apathie ne se mettent en grève…
L’actualité me fait penser à cette histoire… les partisans Bielski… durant la seconde guerre mondiale… quatre frères regroupèrent plusieurs milliers de juifs dans une forêt biélorusse… maquis contre armée allemande. Dans le film[tooltips content= »Les insurgés, d’Edward Zwick, 2008″](*)[/tooltips] qui s’inspire de cette histoire on se rend compte que toutes les compétences des partisans sont utilisées dans cette micro-république. Médecin, maçon, boulanger, et que ça te bûcheronne et que ça te cuisine, chacun a un rôle dans la communauté dont le souci premier est de survivre. Bouffer. Pas mourir de froid. Soigner.
A un moment du film, l’un des frères accueille un nouvel arrivant et lui demande quel est son métier. Celui-ci lui répond « intellectuel » ou « journaliste ». Sais plus trop bien. Et à l’instant même où il énonce sa qualité toutes les trompettes de la création lui cornent aux oreilles l’ampleur de son inutilité en pareille situation.
Bah ouais !
Moi, par exemple, le Louis XIV de la chronique rigolote, je suis nettement plus utile à la société en effectuant des enduits chaux-chanvre (épongés ! Super isolant !) qu’en écrivant toutes ces conneries sur mon temps de pause du midi. Au PMU de Muzillac ! Très exactement sous la télé qui donne le tiercé.
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Parce que… Le mouvement social actuel ramène en pleine lumière une terrible réalité: certains métiers sont plus indispensables à la société que d’autres ! Deux conducteurs de train se mettent en grève à Libourne ? Personne ne sait faire démarrer le bazar. Des milliers de voyageurs sont coincés. Un ligneur d’Enedis a le vertige ? Plus d’internet ou de Cookeo à dix kilomètres à la ronde. Et une aide-soignante ? Et un livreur de fuel ? Bah oui les gars ! Ces métiers « tiennent la France » d’une manière ou d’une autre. Alors qu’un analyste financier à la BNP, lui, il ne tient rien du tout.
Prenons Christophe Barbier et Jean-Michel Apathie. Par exemple ! Eux ne se mettent jamais en grève !… Pourquoi ? Parce qu’ils savent très bien que tout le monde s’en foutra. Que leur principal rôle dans la société est de nous servir de bruit de fond quand on repasse le linge.
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Un assureur, un chroniqueur à Causeur, un community manager sont des activités honorables mais ce sont des métiers de troisième ou de quatrième nécessité. 50eme nécessité pour les deux fernandel sus-nommés. Qui pourtant en font des tartines sur « le principe de réalité », « voir la réalité en face »…
Tiens ! Yves Cochet ! L’ancien ministre… Vous voyez ? Bon, celui-ci nous annonce tous les quatre jeudis qu’on va tous mourir en 2025… 2030 s’il fait beau… Tous ! SAUF Yves Cochet et ses grenouilles (voir une interview parue dans Bretons dans laquelle il détaille sa « base de survie ») car LUI il a prévu. Bah, en 2025, quand ce sera la super-apocalypse on va la voir la tronche à Yves Cochet quand il faudra réparer la douche solaire. « Mathématicien » qu’il est. Aussi négligeable en pleine apocalypse que le directeur des ressources humaines des Mutuelles du Mans !
Alors que nous… les cons en grève… on sait faire une belle brasure… rouge cerise ! … Avec la soudure qui fond sur le cuivre… pour amener l’eau de la mare aux canards jusqu’à la cabane à Sylvain Tesson… Et Marie-Claire la coiffeuse de Trébédan, elle, elle sait encore dépiauter un lapin. Alors qu’un type qui bricole des chartes graphiques, ça sait faire quoi dans les ouragans ? En 2025, quand on aura 36 tsunamis au cul, il y en a qui regretteront de ne pas avoir fait CAP boucher !
En attendant les grévistes de la SNCF et de la RATP nous rappellent à tous que dans cette société il y a des indispensables et il y a les autres. Et que parmi ces derniers, beaucoup feraient mieux de la boucler un peu plus souvent.
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