Il n’y a pas que les comptes de Génération identitaire ou de Marion Maréchal qui sont visés par les GAFA…
Imaginez que Sud Radio ou RMC soit temporairement bannie de YouTube. Le 5 janvier, une radio britannique a connu cette mésaventure. La plate-forme vidéo, qui appartient à Google, a fermé la chaîne de Talk Radio, qu’elle accuse d’avoir diffusé des messages contredisant les conseils d’experts sur le coronavirus. Moins de douze heures plus tard, YouTube faisait volte-face et rétablissait la radio sur sa plate-forme, expliquant qu’elle tolérait certaines exceptions à ses règles de fiabilité des informations si le contexte était pédagogique, scientifique ou artistique. La radio, qui compte environ 42 4000 auditeurs et a plus de 240 000 abonnés sur YouTube, fait partie de l’empire de Rupert Murdoch.
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Réglementée par Ofcom, le CSA britannique, elle utilise la plate-forme de Google – en plus d’autres médias – pour diffuser ses émissions en direct et archiver ses émissions passées. Certains de ses animateurs vedettes sont connus pour leurs critiques à l’égard des mesures de confinement du gouvernement de Boris Johnson. Pourtant, un des poids lourds du Parti conservateur, Michael Gove, figure majeure du Brexit, a condamné l’intervention de YouTube, proclamant que le gouvernement ne craignait ni le débat public ni la contradiction. Une association pour la défense de la liberté d’expression, Big Brother Watch, a comparé l’action de YouTube à la censure exercée par l’État chinois. Le tabloïd The Sun s’est empressé de citer des chaînes ouvertement racistes que YouTube n’avait pas encore bannies. Talk Radio a déclaré ne pas avoir reçu d’explication détaillée des raisons de cette censure. Comme le disait Samuel Johnson, célèbre homme de lettres du xviiie siècle et auteur du premier dictionnaire de la langue anglaise : « Parfois, la punition impose le silence, mais ne démontre pas l’erreur. »
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