Le 12 mars dernier, le cargo italien Grande America prend feu et sombre au large de nos côtes. 27 personnes se trouvaient à bord. Aucun décès n’est à déplorer: le passager et les 26 membres d’équipages ont pu fuir à bord d’un canot de sauvetage avant d’être recueillis par un bateau anglais.
Pourtant, en allumant la radio ou la télévision quelques jours plus tard, on pouvait avoir un doute. « Le naufrage du Grande America a déjà fait deux victimes », a-t-on entendu sur France Info.
Des « victimes » comme les autres
Et tout de suite, j’ai pensé que j’avais mal compris les informations précédentes, que des occupants du navire n’avaient pu être sauvés malgré les recherche. Cela a duré une seconde. Ensuite j’ai compris que les victimes en question avaient des plumes et un long bec. Honte à moi, j’ai ressenti comme une forme de soulagement.
Et BFMTV ne dit pas autre chose, mais avec les images, pas de risque de confusion :
C’est un fait incontestable : ces oiseaux sont bien morts à cause des nappes d’hydrocarbures qui se sont constituées à la suite du naufrage. Mais ils ne sont pas les « victimes du naufrage »; ou bien ils en sont seulement les « victimes collatérales ».
Entre outre, l’expression « faire des victimes » ne s’applique, en principe, qu’à des êtres humains. Traditionnellement, on dit qu’une marée noire « cause des dégâts » ou qu’elle…
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