Emmanuel Markovitch, le directeur par intérim du Grand Palais, déplore l’assoupissement de ce grand monument parisien. Si le bâtiment a perdu sa splendeur d’origine, son ambition républicaine reste inchangée : offrir au grand public un art d’élite.
Causeur. Le budget prévu pour la rénovation du Grand Palais se monte à 466 millions d’euros. Une telle somme est-elle nécessaire, et pourquoi ?
Emmanuel Markovitch. Le Grand Palais est un monument d’une taille et d’une valeur patrimoniale exceptionnelles au cœur de la capitale. Cependant, tout au long du XXe siècle, il a beaucoup souffert. Il a été insuffisamment entretenu. Il a été cloisonné, morcelé, entresolé, obstrué pour satisfaire toutes sortes d’usages, au détriment d’une vision d’ensemble. Sa capacité à héberger des événements est actuellement bridée, tant en termes de nombre de visiteurs autorisés que de surfaces disponibles. Sa splendeur d’origine est en grande partie obérée. Le projet vise à restituer les espaces, les hauteurs sous plafond, les traversées, la circulation, la lumière naturelle, les décors. Il prévoit aussi des aménagements et remises aux normes pour doter ces espaces des fonctionnalités indispensables à notre époque : plate-forme logistique en sous-sol, régulation thermique, accès des personnes handicapées,
