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GPA: Où sont les humanistes face à la contractualisation d’un enfant à naître?

Il n’y a pas de « droit » à l’enfant


GPA: Où sont les humanistes face à la contractualisation d’un enfant à naître?
Bien qu'Emmanuel Macron définisse la GPA comme une "ligne rouge", la ministre de la Famille Sarah El Haïry (notre photo) a affirmé avoir honte des propos de Marion Maréchal, et indiqué vouloir « sortir de l’hypocrisie » sur la gestation pour autrui et « ouvrir un débat »... © SYSPEO/SIPA

Voilà plusieurs jours que la GPA refait surface dans le débat public en France, avec la polémique suscitée par la naissance des jumeaux qui seront élevés par Simon Jacquemus et son compagnon. Quatre mots de Marion Maréchal postés le 23 avril en réponse sur X « où est la maman ? » auront suffi à réveiller le camp du bien. Une polémique qui enfle, propulsée à vive allure par les réseaux sociaux, mais pas dans le sens que nous aurions imaginé. L’interdit juridique est aujourd’hui toléré voire encouragé et toute réaction remettant en cause ces pratiques devient proscrite ; le règne de la bien-pensance a encore de beaux jours devant lui.

Les opposants de la GPA priés de se taire

Dans ce contexte, nous, les opposants à la gestation pour autrui et défenseurs de la famille, sommes attaqués de toutes parts par les progressistes, wokistes, transhumanistes voire même anticapitalistes… cherchez l’erreur. Des attaques qui n’émanent pas que du show-business, puisque nombre de ministres au gouvernement tentent désespérément d’invectiver les opposants, en criant à l’homophobie. Encore une fois, on se trompe de cible. Pourquoi Mesdames El Haïry et Thévenot s’obstinent tant à défendre le choix du couple Jacquemus? Une fois n’est pas coutume, on nous rabâche le sacro-saint argument du droit à l’enfant, envoyant au bûcher toute opposition par procès d’extrémisme. N’est-il pas permis de réagir lorsqu’on nous vante les mérites d’une pratique formellement proscrite par le droit français ? N’est-il pas normal de défendre le corps de nos mères, de nos sœurs ? La vie ne se marchande pas. Le respect du corps des femmes ne passe-t-il pas la garantie totale de l’indisponibilité ? On nous prétend l’inverse, dans un argumentaire qui définit la gestation pour autrui comme un progrès en matière de procréation, dans un contexte de faible natalité en Occident et d’égalité à tout va, tel un énième caprice du « droit absolu à l’enfant ».

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Mais qu’est-ce que la vie pour nos chers progressistes, dont le rapport à l’éthique s’amenuise sous nos yeux, hélas, privilégiant les revendications lobbyistes au réel ? Ce constat amer, qui réduit désormais l’Homme à un simple objet ou un bien marchand, prend source lorsque l’ultra libéralisme sociétal a valeur de référence. N’est-il pas légitime de combattre la marchandisation du corps des femmes, ou plutôt « d’individus disposant d’un utérus » pour parler inclusif, non pas pour des motifs économiques mais par simple respect du corps de chacun ? L’indisponibilité du corps humain, sa « non-patrimonialité » telle que défendue dans le Code civil, au travers des articles 16-1 à 16-9, est notre dernier rempart, l’ultime, face à cette pratique dont les termes dérivés fleurissent.

Parmi eux, la « GPA éthique », autrement dit sans rémunération et pour laquelle des candidats aux européennes en font un argument, tel que le candidat socialiste Raphaël Glucksmann, vantant ainsi les mérites d’un vulgaire échange de bons procédés entre individus tels que le troc. Dans « GPA éthique » je vois plutôt un oxymore, deux termes associés dans le seul but de nous faire avaler la couleuvre de ce contrat marchand entre individus. L’amour ne s’achète pas et la procréation n’est pas une transaction.

Un curieux silence à gauche

Où sont les féministes et néoféministes, prônant jour et nuit sororité et indépendance du sexe féminin ? Où sont les femmes d’extrême-gauche, qui honnissent par-dessus tout le grand capital ? Où sont les écologistes, qui devraient être vent debout face au bilan carbone d’une GPA effectuée à l’autre bout du monde ? Et enfin, où sont les humanistes face à la contractualisation d’un enfant à naître ? Nulle part. Un silence qui donne matière à réflexion et qui en dit long, très long, sur l’irrespect du corps humain prôné dans cette partie de l’échiquier politique. Récemment l’IVG a été constitutionnalisé, au terme de plusieurs d’échanges vifs au parlement, une fois n’est pas coutume, en transposant la sociologie et les problématiques purement américaines sur les nôtres. Que se passera-t-il si un jour la GPA est autorisée en France ? La femme ou plutôt l’incubatrice pourra-t-elle faire prôner son droit à l’avortement alors qu’elle est soumise à un contrat de droit commercial ? L’interruption d’une telle grossesse engagera-t-elle réparation, mais aussi des dommages et intérêts envers les acquéreurs ?

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L’être humain n’a pas vocation à devenir un bien marchand. S’il y a justement un principe à constitutionnaliser et de toute urgence, c’est l’indisponibilité du corps humain, en vertu de sa dignité, terme qui semble avoir été catégorisé progressivement parmi les gros mots. Cette inviolabilité du corps humain en France nous interdit, et heureusement, de fixer un prix pour un enfant à naître et proscrit également la vente d’organes sur le marché, tel un rein pour se procurer le dernier smartphone en vogue. Mais pour combien de temps encore ?

Alors oui, protégeons la sacralité de l’Homme, du respect d’autrui, du cours naturel de la vie et des lois de la physique. Le corps vaut bien mieux qu’un contrat et l’éthique, la vraie, doit impérativement avoir valeur de référence face à une idéologie toujours plus mortifère et surtout, destructrice. Préservons la famille pour préserver la France.

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