C était donc bien d’une comédie qu’il s’agissait comme le laissait prévoir le grotesque de la situation et des personnages. Derrière le castelet s’est jouée une saynète ridicule mettant en scène des individus un peu lourdauds pour une interprétation manquant de naturel :
Un ministre de l’Economie ne voulant plus ministrer au nom d’une « sincérité », qui jusqu’ici ne l’avait pas trop encombré…
Un ministre des Ecoliers préférant tirer sa révérence à la veille d’une rentrée que l’on prévoit agitée, laissant orpheline une armada d’enseignants mal formés, mal aimés et misérablement payés. Jugez plutôt : si la maîtrise du français est déjà compliquée pour les réputés experts[1. 1. Lors d’une présentation faite aux futurs enseignants du primaire, le premier slide de l’exposé comportait une faute d’orthographe… La rentré scolaire.] alors… trouver les moyens de transmettre un tant soit peu de savoir…C’est mission impossible ! Si j’avais su j’aurai pas venu, aurait pu ajouter notre brillant «super professeur» pour une sortie plus théâtrale.
Et enfin, une ministre de la comédie, justement, qui n’a trouvé l’intermittente mascarade de l’été ni à son goût, ni même à sa mesure et préfère tirer sa révérence avant qu’on ne la lui demande.
Nous avions applaudi, lors de la représentation précédente, Guignol et son comparse, qui n’étant pas à une outrance près, avaient renversé l’échiquier avec pertes et fracas pour… le réinstaller, comme on pouvait le craindre, le lendemain sans en changer la moindre pièce. Ou presque.
Pardon, la platitude du scénario ne doit pas nous faire oublier qu’un nouveau personnage haut en couleur vient mettre un peu de piment à l’affaire. Ennemi public numéro un et ennemi privé de Guignol : j’ai nommé le sans-nom, sans-visage, sans-parti, sans-mandat et qui pourtant gouverne… le monde de la finance.
Chapeau aux scénaristes qui ont soufflé à Gnafron ce génial coup de théâtre… Les opposants urbi et orbi auront quelque chose à se mettre sous la dent malgré tout.
Montebourg a salué, sous les applaudissements, d’un révélateur « il faut savoir quitter la scène quand on ne sait pas jouer plus longtemps la comédie ». Fermez le ban.
« Beaucoup de bruit pour rien ! » aurait dit Shakespeare dont la maîtrise méritait, elle, le déplacement et les tonnerres d’applaudissements.