Gordon Brown n’y croit pas. S’exprimant dans le forum économique mondial en Chine, l’ancien locataire du 10 Downing Street -qui avait par ailleurs occupé auparavant, et pendant une décennie, la maison voisine au n° 11, logement de fonction du ministre de l’Economie- ne pense pas que la zone euro, dans sa forme actuelle, survivra à la crise de dettes souveraines. Autrement dit, Gordon Brown pense que la Grèce -au moins- ne pourrait pas rester longtemps membre du club des 17 pays de la Zone euro.
Avec une telle vision -au demeurant tout à fait logique et cohérente- pas étonnant que l’ancien leader travailliste -tout comme Christine Lagarde, d’ailleurs – juge les banques européennes « sous-capitalisées ». En clair une refondation en profondeur de la zone euro impliquerait ce que les anglophones qualifient de hair cut, une « coupe de cheveux », c’est-à-dire un renoncement de la part des créanciers à une partie voire à la totalité de l’argent qui leur est dû. Déjà affaiblies par les dettes du secteur privé, les banques européennes courent aujourd’hui, selon Brown, un véritable danger
Face au scepticisme de Brown, l’euro a trouvé un fervent et surprenant supporter : le premier ministre chinois Wen Jiabao, qui a tenu a exprimer sa confiance dans la capacité de l’Europe à s’en sortir. En vertu de quoi les dirigeants de Pékin sont formels: « Faire sortir la Grèce de la zone euro n’est pas une option », comme l’a précisé noir sur blanc une dépêche de l’agence de presse officielle chinoise. Une telle mesure, ajoute l’Agence chinoise, enverrait un message très négatif sur la capacité de l’Europe à gérer de crises et mettrait en péril l’avenir de la monnaie unique.
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