Gloria von Thurn und Taxis ne sera jamais une héroïne de Disney. En plus de marcher aux côtés de l’AfD, la droite anti-immigration allemande, la princesse bavaroise est fan d’Orban et de Benoît XVI. Ce qui ne l’empêche pas d’être une jet-setteuse accomplie…
En Bavière, l’omnipotente CSU (Union chrétienne-sociale) a traversé un octobre noir. Tombée à son plus bas niveau historique (37 %) lors des élections régionales, l’allié conservateur d’Angela Merkel a perdu des plumes au profit des Verts (17 %) et de l’AfD (10 %), qui réalise une percée historique, devant le SPD, le grand parti social-démocrate.
Parties fines et Benoît XVI
Dans son combat contre l’immigration, l’AfD bénéficie d’un renfort de poids en la personne de la princesse bavaroise Gloria von Thurn und Taxis, 58 ans, épouse depuis 1980 d’un prince cadet de la maison royale de Bavière. En septembre, cette provocatrice née a participé à une manifestation de l’AfD réclamant l’interdiction de toute propagande LGBT lors des cours d’éducation sexuelle. Ce genre de cortège n’empêche pas l’AfD, à l’instar du Rassemblement national, d’attirer de nombreux homosexuels, au point d’y avoir fondé une antenne LGBT. Nul n’est à un paradoxe près : la princesse Gloria a qualifié le mariage gay d’ « œuvre du diable », condamnant même l’utilisation des préservatifs par la jeune génération, alors que cette proche du pape émérite Benoît XVI a autrefois organisé de sacrées parties fines dans son château et s’entoure d’une garde rose. Quant à son mari Johannes, ses parties déjantées dans les discothèques homosexuelles de Munich sont entrées dans les annales.
Après des décennies passées à faire la joie des magazines people, la princesse Gloria a glacé ses petits camarades jet-setteurs en multipliant les déclarations chocs ces dernières années. L’artiste qui vend à prix d’or ses toiles à Paris a ainsi fait dégringoler sa cote par ses extravagances xénophobes, telles que : « Les Africains baisent décidément trop ! » Connue pour ses coupes de cheveux multicolores et ses tenues en ours en peluche, la princesse punk soutient logiquement le Premier ministre hongrois Viktor Orban, auquel elle sait gré d’avoir réhabilité la maison des Habsbourg. Mais chez les Thurn und Taxis, le compagnonnage avec les droites radicales européennes est loin de faire l’unanimité. Bien que le cor soit l’emblème de la famille, les princes préfèrent éviter de faire du bruit.