Accueil Culture Arles: gladiateurs, mémoire et festivités

Arles: gladiateurs, mémoire et festivités

Festival du Film Péplum, à Arles, du 19 au 24 août prochains


Arles: gladiateurs, mémoire et festivités
© Peplum

Arles à l’heure romaine…


Chaque mois d’août, l’espace d’une semaine (du 19 au 24 août pour l’édition 2024), les organisateurs de deux festivals arlésiens (« Arelate » et « Films Péplums ») conjuguent leurs passions et leurs talents, pour proposer au grand public une série d’animations, de reconstitutions, de rencontres et de projections dans des lieux exceptionnels de la commune afin de faire revivre le glorieux passé antique de cette grande cité touristique classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité, tout en programmant chaque soir un grand péplum sur écran (méga) géant (18 m x 10 m !) dans le magnifique Théâtre antique de l’ancienne Préfecture des Gaules. Suivez le guide.

Le Péplum à l’honneur

Ils fêteront cette année leur 37e et 18e édition. Commençons par le plus ancien. « Le Festival du Film Peplum, unique en France, est né en 1987, précise son actuel président Julien Gondat, par ailleurs docteur en Histoire antique, grâce aux efforts conjoints de l’office du tourisme arlésien, du comité des fêtes et de l’association des prémices du riz. L’objectif était de créer un festival de films axé sur le thème de l’Antiquité, puisant son inspiration dans l’histoire de la ville d’Arles, où le fabuleux héritage de Rome est encore si intensément présent. Une équipe de bénévoles s’est alors constituée pour créer l’association Péplum avec pour but d’organiser chaque année le festival au mois d’août. » Du 19 au 24 août, dans l’enceinte du Théâtre antique d’Arles (inauguré vers 12 av. J.-C. sous le règne de l’empereur Auguste), seront projetés de grands films qui ont marqué l’Histoire du péplum, précédés chaque fois à 18h30 d’un apéro-rencontre avec un spécialiste de la thématique vespérale (professeur d’université, archéologue, conservateur du patrimoine…) puis à 19h30 d’un ciné-club qui se veut décalé et disruptif, animé par un critique cinéma, un artiste ou un musicien.

A lire aussi : Pierre Michon, Arthur Rimbaud, l’été

Parmi les temps forts cette année : Gladiator, le film culte de Ridley Scott, lointaine relecture de La Chute de l’Empire romain (Anthony Mann, 1964) avec Russell Crowe et Joaquin Phoenix, lauréat de cinq Oscars en 2001, ce qui permit de rouvrir un fabuleux et inattendu troisième âge d’or du péplum, après les décennies 20 et 50… le tout dans l’attente fébrile du Gladiator 2, toujours réalisé par Scott, prévu pour le 13 novembre avec cette fois les aventures du petit Lucius devenu grand, incarné par l’acteur Paul Mescal (budget global de 250 millions de dollars) ;

Sera également projeté dans la case « Grand classique » le très sacré Golgotha de Julien Duvivier (1935), avec Jean Gabin en Ponce-Pilate et Robert Le Vigan en Jésus-Christ, premier film parlant de l’Histoire du septième art dans lequel on entend directement parler le Christ ! ;

A lire aussi: Voir et revoir Pagnol, Visconti, Truffaut

Pour le plus grand plaisir des petits et des grands, sera proposé Le Pharaon, le sauvage et la Princesse, magnifique film d’animation franco-belge réalisé en 2022 par Michel Ocelot ; Et comment ne pas évoquer Conan le Barbare (1982) dans la case « Hors-frontières » ? Le film-culte de John Milius (scénariste sulfureux de L’Inspecteur Harry et d’Apocalypse Now), l’un des pères fondateurs de l’heroic fantasy au cinéma et l’un des concepteurs de l’« action-man » autrichien « nouvelle génération » nommé « Schwarzy », digne descendant des Macistes et autres Hercules sur grand écran avec de surcroît un sous-texte politique et philosophique on ne peut plus savoureux (le film s’ouvre sur la fameuse citation nietzschéenne du Crépuscule des idoles « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort » !).

© Peplum

Animations et reconstitutions historiques

L’originalité de ce Festival du Film Péplum est qu’il s’insère dans un autre événement arlésien très attendu, « Arelate, les Journées Romaines d’Arles », soit une semaine éclectique de découverte du monde romain à visée ludique et pédagogique via toute une série d’animations et de reconstitutions. Pour cette édition 2024, Arelate met à l’honneur la thématique du culte du corps dans l’Antiquité, dans une programmation déployée dans toute la ville, le musée départemental Arles antique et les monuments de la commune. Archéologues, historiens, « reconstituteurs », artistes et passionnés attendront ainsi le public pour lui livrer les clefs de cette époque romaine qui a façonné Arles pour des millénaires.

A lire aussi, du même auteur: “Longlegs”: préparez-vous au grand flip de l’été!

« Il y a 2000 ans, comme aujourd’hui, une partie importante des citoyens (hommes et femmes) portait une attention toute particulière à son apparence argumente Charles Kachelmann, président du Festival Arelate. Les réseaux sociaux n’existant pas à l’époque pour diffuser la meilleure image de soi, c’est en organisant des fêtes somptueuses (pour les plus riches) ou en se pavoisant dans des lieux publics (tels que les thermes ou le forum) que l’on pouvait ainsi s’exhiber à la vue de tous. Mais avant cela, il fallait user de tous les moyens pour sculpter et embellir sa silhouette. Nous aurons le plaisir de proposer plusieurs conférences sur ce thème ainsi que des ateliers créatifs pour les tout petits (à partir de quatre ans) ou encore une proposition de représentation de culte paléo-chrétien, sans oublier les animations au sein de l’espace Vita Romana ainsi que celles du camp de légionnaires (avec démonstrations de manœuvres militaires) et en amont le forum de la BD en lien avec l’Antiquité à Saint-Rémy-de-Provence les 11 et 12 août, au sein d’un ensemble architectural exceptionnel, la cité antique de Glanum. »

A lire aussi : Un petit Balzac, pour l’été, pourquoi pas?

Pour être complet, précisons également que dans la cour de l’Archevêché d’Arles, les badauds auront l’opportunité de découvrir la vie quotidienne des Romains au travers de stands et d’ateliers : coiffure à la romaine, création de couronnes végétales, tissage, mosaïque… Tout en pouvant se restaurer à la « Taberna Arletensis » avec des produits « romains » d’époque. Durant toute la semaine, la Direction du Patrimoine d’Arles s’investit pleinement en proposant de nombreuses activités (reconstitutions historiques, visites flash, spectacles) dans tous les monuments antiques inscrits sur la liste du Patrimoine mondial UNESCO. Une magnifique semaine en perspective ! Connaître et se réapproprier notre héritage gréco-gallo-romain permet plus que jamais de prendre un recul salvateur par rapport aux apories et errances de notre époque hélas défigurée par les excès et les outrances du wokisme débilisant sans-frontiériste…


Plus d’informations :

Festival du film Peplum | Projections en plein air à Arles du 19 au 24 août 2024

Arelate : Le festival (festival-arelate.com)



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Antoine Dupont: le voilà, notre génie français…
Article suivant Cérémonie d’ouverture à Paris: la grandeur malgré tout

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération