Il n’y a pas que les chroniques sexo ultra-woke de Maïa Mazaurette dans la vie! Sur France Inter, Giulia Foïs propage elle aussi sans relâche la théorie du genre et la doxa progressiste. Sans accepter la moindre contradiction, la benjamine – et la moins drôle – des sœurs Foïs entend bien vous rééduquer. Morceaux choisis.
Idéalement calibrées pour et par de pseudo-révolutionnaires qui préfèrent, à la rude lutte des classes, l’opportuniste lutte des places dans les médias ou les universités, les théories du genre et du néo-féminisme ont l’avantage de ne pas s’embarrasser de concepts complexes. Elles sont, pour tout dire, à la portée de n’importe qui. Giulia Foïs, sœur de la dame caca de la dernière Cérémonie des César, perpétue la tradition familiale en ramassant de son côté les crottes progressistes que l’actualité charrie. Elle déverse le résultat de sa récolte chaque semaine sur les ondes de la radio publique.
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Oyez, Oyez, braves gens ! la propagande france-intériste !! Morceaux choisis de « Pas son genre », l’émission qu’elle produit et anime :
9 mars. 1) Giulia est contente : une enquête sur l’égalité femmes/hommes montre que 80% des personnes interrogées considèrent que « l’égalité de genre est un sujet important . » Cette enquête souligne qu’après l’égalité de genre et celle des salaires, les sujets qui semblent préoccuper prioritairement les sondés sont… « la santé sexuelle et reproductive des femmes » et… « le soutien aux mouvements féministes. » Drôlement bien fichue cette enquête.
2) En Wallonie, on féminise les noms des rues, on “visibilise” les entreprises dirigées par des femmes, on sensibilise les médecins « aux violences gynécologiques. » C’est bien. Au Dakota, on interdit aux femmes transgenres (hommes au départ) de participer au sport féminin, en particulier dans les lycées. C’est mal. Comme ce sont des parents d’élèves qui se sont plaints de cette concurrence déloyale, Giulia Foïs saisit ce prétexte pour se moquer de la famille traditionnelle, qu’elle a en horreur, et pour ironiser sur une fausse « dévotion familiale » cachant difficilement une réelle transphobie, selon elle.
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1 avril. 1) Sandra Muller a d’abord été condamnée puis a gagné en appel contre Éric Brion. Giulia est ravie. Nous aussi : après le dénouement de cette lamentable histoire, Sandra Muller a réintégré la faille spatio-temporelle qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
2) D’après l’IFOP, 22% des 18-30 ans ne se reconnaissent pas dans les catégories hommes/femmes. Après avoir vanté de « délicieux bonbons clitoris », Giulia promeut joyeusement une lingerie destinée aux non-binaires mais aussi aux hommes transgenres (femmes au départ) qui doivent composer avec « une vulve, un vagin, des règles. » La société Moodz propose un « joli boxer menstruel unisexe » (sic). La dentellière Giulia Foïs conclut : « Tout ce qui interroge le genre nous interroge nous, parce que tout ce qui secoue les normes nous donne de l’air à nous aussi, et parce que le centre a toujours eu besoin de la marge pour se décaler, et donc pour évoluer, je sais pas, un jour ou l’autre. »
27 mai. Le lesbianisme, dit Giulia, est l’allié du féminisme. Son slogan préféré : « Le féminisme c’est la théorie, le lesbianisme, la pratique. » Émule de Judith Butler, elle aussi veut troubler le genre pour déconstruire l’hétéronormativité qui nous « coincent dans des rôles et des modèles aussi genrés que millénaires. » Le programme est coffinien : les femmes doivent « s’autoriser à se passer des hommes, dans leur tête comme dans leur lit. […] N’avoir ni mari, ni enfants, devient la meilleure garantie, pour n’être jamais au service de quiconque. […] l’hétérosexualité n’est plus qu’une option, parmi d’autres. Les hommes ne sont plus qu’une option, parmi d’autres. »
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1 juin. 1) Giulia est à la pointe de tous les combats progressistes. La série Sex and the City aussi. Cette dernière « révolutionnait les codes du genre » et « secouait la ménagère » en parlant « un peu plus souvent de masturbation que de layette. » Il y avait quand même un hic : les héroïnes étaient toutes… blanches. Ce temps-là est révolu, claironne Giulia : « La bande sera rejointe par trois femmes racisées, pour refléter le New York de 2021. » Si j’osais, je dirais que ça manque quand même d’actrices non-binaires “de petite taille” ou transgenres “en situation de handicap”…
2) Le mouvement LGBT et Giulia sautent de joie : la banque hollandaise Bund « va permettre aux personnes transgenres ou non binaires d’inscrire leur nom d’usage, celui qu’elles se sont choisies, sur leur Mastercard. » La banque surfe sur la vague LGBTesque, reconnaît toutefois avec regret la chroniqueuse qui semble découvrir qu’il y a des sociétés prêtes à toutes les filouteries “marketing” pour attirer de nouveaux clients.
3) Giulia est une locutrice acharnée de la novlangue progressiste. Transgenre, dit-elle, c’est déjà mieux que transsexuel, « mais on peut mieux faire encore ». Démonstration : si vous utilisez le préfixe trans c’est que vous considérez que « la norme, la normalité, c’est une femme née femme et un homme né homme. » Obscurantiste que vous êtes. Et la construction sociale et culturelle des dominants qui ont institué une norme sexuelle qui n’existe pas en réalité, qu’est-ce que vous en faites ? Heureusement, la branche canadienne de l’Unesco vient d’écrire un bréviaire à l’usage des journalistes dans lequel on trouve un mot permettant de désigner un transgenre sans référence, même lointaine, au système sexuel normatif : « personne aux deux esprits. » Giulia en pleurerait presque : « C’est joli, c’est poétique, et surtout ça rappelle qu’on a tous du masculin ET du féminin en nous. »
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3 juin. 1) La fête des mères, qui « a été instaurée en 1940 par Pétain » et « perpétue un modèle de parentalité légèrement obsolète », doit disparaître, exige Giulia. « Deux papas, deux mamans, ou un.e seul.e, un beau-père, une belle-mère, qui on veut… Décomposée, recomposée, c’est ça la famille d’aujourd’hui. » Dans les écoles d’Alençon, nous apprend la cuculapralinesque chroniqueuse en lévitation, on ne fête plus ni les pères ni les mères mais …“les gens qu’on aime”.
2) Les jeux vidéo prennent « des couleurs arc en ciel. » Une boîte française vient de créer “Tell me why” : « C’est un jeu narratif où vous entrez dans la peau de deux jumeaux, Alison et Tyler, avec ce qu’il faut de suspense et de rebondissements propres au genre (sic). Et puis, ce petit détail, tout de même : Tyler est né dans un corps de fille avant de faire sa transition. » Sur le site des très futés concepteurs de ce jeu, on peut lire : « Les deux personnages enquêtent sur une enfance floue et troublée. » Vivement un prochain jeu sanglant dans lequel un personnage “aux deux esprits” enquêtera sur le vol d’un boxer menstruel unisexe (voir plus haut).
Giulia cite souvent Virginie Despentes en exemple. Elle est pour l’écriture inclusive, bien entendu. Elle adore Judith Butler. Elle soutient ardemment Alice Coffin et pense que le dernier livre de Caroline De Haas est « fondamental. » Bref, Giulia Foïs et France Inter collaborent activement au travail de propagande des théories du genre et du néo-féminisme via une émission sans contradicteurs : « “Pas son genre” ne sera pas une émission de débat », avait prévenu la journaliste dans Le Monde, confirmant ainsi l’analyse d’Anne-Sophie Chazaud sur ce« néoprogressisme autoproclamé qui, investi de la certitude d’incarner le Bien, et culturellement dominant dans les institutions ayant traditionnellement en charge la fabrique du citoyen (éducation, médias,…), ne peut littéralement pas admettre que ses postulats soient erronés ou simplement battus en brèche non plus que simplement débattus. » Et qui, par conséquent, n’a plus qu’un objectif : nous rééduquer.
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