Impossible de le nier: Giorgia Meloni, qui semble destinée à gagner les prochaines élections italiennes, est issue du Mouvement Social Italien (MSI), qui se revendique comme « néo-fasciste ». Pourtant, on peut se demander à quelle obédience politique elle appartient réellement. Emmanuel Dupuy, le président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe, analyste politique et professeur à l’HEIP, nous éclaire sur ce point.
Causeur. Peut-on dire que Giorgia Meloni est fasciste ?
Emmanuel Dupuy. Non : on peut raisonnablement affirmer que Giorgia Meloni n’est pas fasciste. En revanche, on peut la décrire comme néo-fasciste. J’ai exhumé une interview de sa part à 15 ans, lorsqu’elle faisait partie des jeunes du MSI (Mouvement Social Italien). Elle y disait que Benito Mussolini était le responsable le plus exemplaire du XXe siècle. Il y a une grande distinction à faire en Italie entre le fascisme et le néo-fascisme. Ce dernier s’est inscrit dans la vie politique italienne de longue date, avec la transformation du MSI en Alliance Nationale, puis en Fratelli d’Italia. C’est une résurgence d’une expression politique qui n’a jamais vraiment cessé d’exister.
Les derniers sondages donnent Meloni à 24%, c’est-à-dire à jeu égal avec le Parti Démocrate. On dit que la coalition entre Fratelli d’Italia, la Ligue du Nord et Forza Italia représente 46% du corps électoral. Il y a une grande différence
