Malgré le caractère pacifique de l’immense majorité des manifestations, si indigénistes et banlieues s’en mêlent, le peuple français peut craindre le pire…
Quiconque connaît l’histoire sait que les révoltes et les révolutions ne se passent pas dans la joie et l’allégresse. C’est le moins que l’on puisse dire. Tout s’arrache au forceps et parfois il n’en sort pas le meilleur.
Un beau roman, une belle histoire progressistes
Dans l’imaginaire collectif de certains romantiques progressistes, les sans-culottes ont pris la Bastille, ont proclamé la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen inspirés par les Lumières. Ensuite, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants laïques qui firent le Front Populaire, obtinrent les congés payés, libérèrent les femmes du joug patriarcal, abolirent la peine de mort, firent les 35 heures et dans une apothéose finale prirent toutes les minorités sous leur aile.
Il est très étonnant de constater que ceux qui invoquent le plus notre cadre légal républicain sont aussi ceux qui rejettent le plus les gilets jaunes alors que sans les violences de 1789, nous serions encore sous l’Ancien Régime et nous ne connaîtrions certainement pas la laïcité. Il est rare qu’on obtienne gain de cause en se contentant de brouter le béton et de rentrer ensuite sagement à la maison pour regarder Cyril Hanouna.
Les violences des foules en colère charrient souvent les pires instincts ainsi que des haines et des frustrations qui viennent de très loin. Le danger est de voir instrumentaliser ces forces destructrices par des idéologues avec des projets totalitaires. La France, en 1792, avec son comité de Salut Public, a sombré dans la paranoïa purificatrice en plongeant le pays dans une terreur dont les Vendéens se souviennent encore. La grande Russie fut confrontée à un Comité de salut public permanent avec une mise en pratique de la Terreur Bolchevique qui fut totale et systémique au sein de la société russe. 20 000 révolutionnaires furent suffisants pour renverser la Russie.
Des corps intermédiaires en crise
Le totalitarisme se construit sur cette idée de purification de la société et de mise au monde d’un homme nouveau débarrassé des scories de l’ancien monde ou de l’ancien régime. Aujourd’hui en France, plusieurs dynamiques s’opposent. Les gilets jaunes, dans leur hétérogénéité sociologique, semblent demander la fin des privilèges imposés par une caste formée avec les outils de la République dans ses meilleures écoles et administrations et pervertie par une aspiration supranationale. Le peuple français voit son histoire à travers 1789 qu’il voit comme l’avènement d’une ère de justice sociale et de liberté. Si Macron a ignoré les corps intermédiaires, les Français ne se reconnaissent plus dans lesdits corps depuis belle lurette. Ceux ci se sont embourgeoisés et défendent des intérêts de castes privilégiées.
Parallèlement, des élites mondialisées ont fait sécession avec la nation et le peuple français. De leur point de vue, la nation doit être dévitalisée, le peuple dilué.
Ce processus de destruction de la nation trouve sa propre logique dans la dynamique révolutionnaire où une bourgeoisie en pleine ascension se débarrasse du sang royal, veut démembrer l’État-nation et se séparer du sang du peuple historique français devenu trop encombrant. Sans consulter le peuple en principe souverain, les élites ont décidé de détruire notre souveraineté.
SOS racines
L’ambition de régénérer le « vieux sang pourri » des Français, est illustrée par le pacte migratoire qu’Emmanuel Macron va signer à Marrakech le 10 décembre prochain. L’accélération du phénomène migratoire, sans aucune mesure avec les phénomènes migratoires du passé, est utilisée par des élites en sécession avec le peuple Français pour renforcer le communautarisme et casser la communauté nationale.
Le séparatisme islamiste et indigéniste a été récemment encouragé par le terra-novisme mais surtout produit provoqué par trente ans de SOS racisme au service électoral de ceux qui appliqueront cette feuille de route antirépublicaine. Une contre société s’est mise en place et fut sponsorisée avec les deniers de la République par des édiles cyniques ou inconscients.Cette contre-société suscite des craintes dans les couloirs du pouvoir et dans les préfectures de nos métropoles. Acheter la paix sociale des quartiers n’a pas de prix, mais un coût qui se chiffre en dizaines de milliards d’euros par an. Il faut pour cela sacrifier les services publics et les classes moyennes, mais aussi ne pas mécontenter Bruxelles et le dogme des 3%.
Si le terra-novisme est incompatible avec notre pacte social républicain, il accompagne merveilleusement le multiculturalisme de la Constitution Européenne imposé contre la volonté du peuple français.
La double sécession
Un responsable politique ne peut faire les deux. Soit il opte pour la République une et indivisible et recherche l’intérêt de la communauté nationale en défendant des principes universalistes. Soit il accepte l’américanisation de la société française et la vie politique deviendra un lieu de guerre idéologique permanente entre des communautés en concurrence recherchant des droits particuliers en fonction de l’origine, de la couleur de peau, du genre, de l’orientation sexuelle, de la religion, etc. Comme aux Etats-Unis, ce serait l’antichambre de la guerre civile à laquelle il faudrait y répondre par anticipation par un système répressif et carcéral très développé.
Dans cette optique, il faut protéger la « banlieue » de peur qu’elle ne devienne violente tout en protégeant fiscalement les élites et leurs bobos subalternes. Ces échotiers prêcheurs de l’humanité sans frontières pour mieux culpabiliser les ploucs qui vivent au-delà du périphérique. Ces assassins qui roulent au diesel et fument des clopes et se sentent mal à l’aise à La Courneuve entre barbus, voilées quasi intégrales et caïds super testostéronés. Cette double sécession est un coup de poignard dans le dos du peuple français, les élites et les bobos font les poches des ploucs et arrosent de subventions les banlieues sensibles des impôts qu’ils se refusent à payer. Les plus riches culpabilisent la France périphérique au nom de valeurs nobles retournées contre elle. On convoque l’antiracisme, l’humanisme, la tolérance et l’écologie pour bâillonner le quidam qui ne peut plus boucler sa fin de mois. Pendant ce temps, les services publics se dégradent alors que la fiscalité n’a jamais été aussi élevée.
Leur révolution et la nôtre
Toute la question dans la suite de cet affrontement entre gilets jaunes et élites déconnectées sera de savoir quelle révolution continuera sa trajectoire. La révolution par le haut qui veut se détacher d’un Peuple qu’elle méprise et qui l’encombre ou la révolution du peuple historique de France et de ses assimilés qui ont adhéré au pacte social républicain?
Il se pourrait qu’une troisième entité politique fasse irruption et emporte la mise, l’alliance entre léninistes New Age et indigéno-islamistes est plus qu’envisageable. Ce serait le deuxième danger totalitaire. Les banlieues regorgent d’armes si bien que les antifas et autres black blocs peuvent trouver en eux des alliés objectifs.
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