Radio France prête définitivement allégeance au GIEC et à l’écologisme. C’est Camille Crosnier qui est bien contente !
Le GIEC (organisme créé en 1988 et essentiellement composé de fonctionnaires, scientifiques ou non, mandatés par les gouvernements des 195 pays membres de l’ONU) définit régulièrement la ligne directrice de l’écologie politique selon la seule thèse anthropocénique du changement climatique. Chaque rapport de cet organisme lyssenkiste est accueilli par les associations, les mouvements politiques écologistes, Greta Thunberg et les gouvernements occidentaux, comme un nouvel évangile. Les représentants du GIEC sont reçus régulièrement dans les ministères, les organismes européens ou internationaux, les médias audiovisuels, et leurs rapports ont droit en France à de longs papiers encenseurs dans les journaux dits de référence, de gauche ou progressistes. Les réfractaires, y compris (et peut-être surtout) d’anciens membres du GIEC devenus des apostats de la doctrine onusienne, apparaissent uniquement dans des médias plus confidentiels mais qui voient leurs audiences s’accroître mois après mois du fait de leur indépendance et de leur liberté d’expression (Livre noir, TV Libertés, Sud Radio, Radio Courtoisie, etc.). Aucun journal dit de référence, de gauche ou progressiste, ne reprend leurs propos. Notre audiovisuel public pravdaïen ne déroge d’ailleurs pas à la règle dite « règle du pluralisme, oui, mais pas avec tout le monde ». On se souviendra entre autres du cas de Philippe Verdier, directeur du service météo de France 2 viré manu militari par Delphine Ernotte en 2015 pour avoir osé écrire Climat Investigation, un livre-enquête dans lequel le journaliste dénonçait les liens douteux entre « experts », représentants politiques, lobbies économiques et ONG environnementales au sein du GIEC et des gouvernements.
Mon compte formation climat
Mardi 6 septembre 2022. Sur France Inter, Léa Salamé et Nicolas Demorand reçoivent Valérie Masson-Delmotte, climatologue et co-présidente d’un des groupes du GIEC. Nous apprenons que Mme Masson-Delmotte a récemment « formé » pendant deux heures les ministres du gouvernement français « aux enjeux du changement climatique ». Il est prévu qu’elle « forme » également des hauts fonctionnaires et les députés de Renaissance. Face aux deux complaisants journalistes de la matinale de France Inter, elle a pu dérouler le discours rodé et officiel du GIEC qui sert de base à ces « formations » sans aucune difficulté, et nous verrons plus loin pour quelle raison.
Valérie Masson-Delmotte est heureuse de constater que les jeunes générations sont plus engagées que leurs aînés dans la lutte contre le changement climatique. La question que n’ont pas posée les journalistes : comment pourrait-il en être autrement ? Depuis des années, les médias, les autorités gouvernementales, l’école elle-même relaient la propagande officielle. Dans l’Éducation nationale, l’écologie, le développement durable, l’environnement, le climat sont des sujets qui sont abordés et déclinés de toutes les manières possibles grâce à des « approches interdisciplinaires et transversales ». Pap Ndiaye a inscrit dans ses priorités « l’éducation au développement durable » et veut « renforcer dans les programmes scolaires l’enseignement sur le sujet ». Chaque académie redouble d’inventivité pour relayer la doxa: concours, kits pédagogiques, fiches-ressources, semaines du climat, colloques, ateliers avec des associations triées sur le volet, etc. Dès l’école primaire la promotion des éoliennes est faite via de magnifiques photos et de très jolis textes à la gloire des parcs éoliens terrestres et maritimes dans les manuels scolaires.
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Autre curiosité de cet entretien : Mme Masson-Delmotte n’a eu de cesse de morigéner la France. L’empreinte carbone dans notre pays serait de 9 tonnes de CO2 par an et par habitant (sur de nombreux sites de statistiques gouvernementaux ou non-gouvernementaux, le chiffre annoncé est plutôt autour de 6,5). « C’est largement supérieur à la moyenne mondiale », s’alarme-t-elle. Léa Salamé, bonne élève, enfonce le clou : « Vous nous dites que la France a de sérieux efforts à faire, on est très nettement supérieur à la moyenne mondiale sur notre empreinte carbone ». Ces gens-là nous prennent vraiment pour des buses. Bien sûr que la moyenne de notre « empreinte carbone » est supérieure à la moyenne mondiale : celle-ci est de 4 à 5 tonnes (ça dépend des organismes et du mode de calcul) par an et par habitant ; les chiffres varient de 0,7 tonne dans les pays africains (hors Afrique du Sud), du fait d’une démographie en expansion et d’un accès à l’électricité qui ne concerne encore que la moitié de la population africaine, à 35 tonnes au Qatar (faible population grosse consommatrice d’énergie et impact des activités gazières et pétrochimiques). Concernant la France, la comparaison ne peut valoir qu’avec les autres pays européens ou occidentaux de même niveau de vie. Dans ce cas, la France est systématiquement bien mieux placée que la grande majorité des autres pays, en particulier que l’Allemagne (et je ne parle pas des Etats-Unis). Nous savons que notre énergie nucléaire décarbonée a permis cet excellent résultat – cela ne sera jamais évoqué.
Impossible pour la radio publique de reconnaître le rôle de bon élève de la France
Autre reproche fait à la France : « La baisse d’émissions de gaz à effet de serre depuis les années 90 est un peu plus basse qu’à l’échelle européenne », martèle la représentante du GIEC en oubliant une nouvelle fois de préciser les données ci-dessus et en omettant de nommer le pays européen qui, lui, a vu ses émissions de gaz à effet de serre augmenter suite à la fermeture de ses centrales nucléaires et à son magnifique parc de… centrales à charbon : l’Allemagne et ses 101 centrales en activité. La France n’en compte plus que trois qui restent en activité principalement à cause de la fermeture de… Fessenheim. Et la Chine ? demande quand même Léa Salamé qui n’ignore sans doute pas que ce pays représente aujourd’hui à lui seul 54% de la consommation mondiale de charbon et plus de 27% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Réponse hallucinante de Mme Masson-Delmotte : ce pays progresse à grands pas, rien à redire, la Chine a « des actions structurantes de formation » et pourra bientôt nous en remontrer car « les villes sont plus résilientes (sic) aux risques d’inondation » et « un travail de fond est engagé pour la résilience (sic derechef) des productions agricoles avec des expérimentations à grande échelle ». Ni Léa Salamé, ni Nicolas Demorand n’ont osé demander la traduction de ce verbiage. Quoi qu’il en soit, et malgré le fait que notre pays représente à peine 1% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, « la France doit doubler le rythme de baisse des gaz à effet de serre dans les années à venir ». En fin d’émission, deux auditeurs de France Inter vraisemblablement choisis au hasard réclament des actions décisives et coercitives : le premier propose de baisser la vitesse à 110 km/heure sur les autoroutes ; le second de mettre en place une « carte de crédit carbone » permettant de diminuer ou d’augmenter les impôts de chaque citoyen selon son comportement écologique. La représentante du GIEC pense que ce sont d’excellentes idées.
Je disais que Mme Masson-Delmotte n’a rencontré aucune difficulté pour dérouler sur France Inter le discours rodé et officiel du GIEC. Et pour cause : la direction de Radio France a officialisé fin août « Le Tournant environnemental » qu’elle a décidé de prendre. Sur son site, dans un long manifeste évoquant fermement un « consensus scientifique », elle annonce clairement la couleur idéologique : « Nous nous tenons résolument du côté de la science, en sortant du champ du débat la crise climatique, son existence comme son origine humaine. Elle est un fait scientifique établi, pas une opinion parmi d’autres. » La « science » a bon dos et le débat est interdit. D’ailleurs, le bien-pensant magazine Télérama opineet tient à préciser que « cela implique donc de trier davantage les invités ». Ne seront par conséquent invités sur les différentes radios publiques que des intervenants ne remettant pas en cause le GIEC, ce sera plus simple pour « fournir une information de confiance ». À l’instar de l’Éducation nationale qui en a fait une de ses priorités, « les antennes de Radio France feront de la crise climatique un axe éditorial majeur. Il se déclinera dans nos programmes et nos tranches d’information, au quotidien et dans des spéciales ». Pour ce faire, après avoir recruté de nouveaux journalistes écologistes radicaux (comme Salomé Saqué, sur France Info) et un ancien conseiller éducation/jeunesse d’Emmanuel Macron (Quentin Lafay, sur France Culture) en complément des commissaires politico-écologistes en place (Camille Crosnier sur France Inter), « Radio France lance le plus grand plan de formation de son histoire à destination de ses journalistes, ses producteurs et équipes de production, et ses animateurs, sur les questions climatiques et scientifiques ». Ainsi, chaque fonctionnaire de la radio publique connaîtra très exactement la ligne du parti. Le petit doigt sur la couture du pantalon gouvernemental, les responsables de ce manifeste de l’écologisme indiquent qu’ils feront de leur « sobriété numérique » une priorité. Il est également prévu de limiter « les températures de chauffage et de climatisation suivant les recommandations officielles ». Pour parvenir à la perfection écologique, Il y a une autre possibilité que les dirigeants de la Maison ronde n’ont pas osé évoquer : la fermeture définitive de Radio France Propagande [1] !
[1] Serait par conséquent uniquement épargnée France Musique : les belles émissions animées par Émilie Munera et Rodolphe Bruneau-Boulmier (En pistes !), Christian Merlin (Au cœur de l’orchestre), Denisa Kershova (Allegretto), Benoît Duteurtre (Étonnez-moi Benoît), Jérémie Rousseau (La tribune des critiques de disques) etc., ainsi que la retransmission des concerts des orchestres symphoniques et du chœur de Radio France. Un studio resterait toutefois mis à la disposition d’Alain Finkielkraut pour “Répliques”, une des dernières émissions de France Culture proposant de véritables débats contradictoires durant lesquels la “liberté d’expression” n’est pas qu’une expression. Pour le reste…