Devant des étudiants qui le relançaient sur Vichy, Eric Zemmour a rappelé que le ministre de l’Éducation sous Pétain était notoirement homosexuel, et que les résistants le surnommaient «Gestapette». Pour ses adversaires, cela est suffisant pour intenter un nouveau procès en homophobie au candidat à la présidentielle…
Le désormais candidat à la présidentielle avait été invité vendredi 10 décembre à parler devant des étudiants de l’ESCP, grande école de commerce. Dans Libération (ça ne pouvait pas être ailleurs), une pétition, signée par d’autres étudiants et anciens étudiants, proteste contre sa présence.
Il est fait grief à la direction de l’ESCP d’avoir, sous couvert de « neutralité », ouvert les portes de l’école à un raciste, nationaliste, fasciste, et j’en oublie.
Mais le principal reproche est que Zemmour est homophobe. En effet, il a fait rire en évoquant : « un ancien ministre notoirement homosexuel qu’on surnommait Gestapette ». Relativisons son crime. L’homme affublé de ce sobriquet c’était Abel Bonnard. Zemmour connaît bien l’Histoire de France et en particulier celle de Vichy. Pour une fois on ne lui cherchera pas querelle sur cette question.
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Abel Bonnard fut ministre de l’Education nationale pendant l’Occupation. Homosexuel affiché, il ne dissimulait en rien ses penchants. Car sous Vichy, c’était plutôt bien vu. Ainsi du maréchal Lyautey, célébré comme un héros par Pétain, on pouvait dire : « il a des couilles au cul, mais ce ne sont pas les siennes ».
Farouchement antisémite, Abel Bonnard trouvait le maréchal trop mou à son goût. Il s’engagea donc corps et âme dans la collaboration avec les nazis. Les résistants lui collèrent alors l’appellation de Gestapette. Et aujourd’hui on ne pourrait plus le dire ? Nous espérons que Gestapette, condamné à mort à la Libération, ne figure pas au Panthéon des associations LGBT…
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