Suite à l’invalidation par le Conseil d’Etat du gel des tarifs de GDF Suez imposé par les autorités au 1er octobre, le gouvernement a assuré ce mardi qu’il cherchait à éviter toute hausse des prix du gaz « d’ici mi-2012 » On imagine bien qu’une déclaration de Matignon disant vouloir éviter ces augmentations « avant le 6 mai 2012 » aurait fait mauvais genre.
Mais au fait, pourquoi le Conseil a-t-il eu à se prononcer sur la question? Parce que le gel des tarifs avait été attaqué devant le Conseil d’Etat par GDF Suez -qui chiffrait son manque à gagner à 400 millions d’euros au 2e semestre.
Et si Eric Besson, le ministre de l’Energie, qui n’en manque pas, étudie toutes les options « permettant d’éviter toute augmentation des tarifs du gaz pour les particuliers », il aurait peut-être été plus avisé d’agir en amont et de souffler dans les bronches de l’actionnaire majoritaire de GDF-Suez. En effet, en portant plainte et en obtenant gain de cause, l’entreprise gazière a saboté la promesse gouvernementale de combat pour le pouvoir d’achat des ménages. Sauf que voilà, l’actionnaire majoritaire de GDF-Suez, c’est l’Etat, qui en détient 36% du capital.
Il y a deux semaines, après l’annonce de la vague de suppressions d’emplois chez Peugeot, Nicolas Sarkozy avait immédiatement convoqué à l’Elysée le PDG, Philippe Varin pour lui parler du pays. Va-t-il, cette fois, se convoquer lui-même?
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