Les victimes civiles, et les drames humains bien réels engendrés par l’intervention à Gaza ne nous laissent pas indifférents. Loin de là. Pas au point cependant de perdre tout contact avec les faits, et leur vérification. Pendant la première journée du cessez-le-feu unilatéral décrété par Israël, les medias ont relayé le nombre de 95 morts retrouvés dans les décombres. D’autres médias rapportent le nombre de cadavres retrouvés mais il faut lire le papier de Reuters publié par le site du New York Times pour avoir ces quelques détails qui changent tout : la plupart des 95 cadavres découverts dimanche 18 janvier sont des corps de combattants (« Palestinian ambulances picked up more than 95 bodies, most of them gunmen, that had lain in the rubble of buildings and open areas around Beit Lahia, Hamas health officilas said »). L’AFP annonce : « Quelque 95 corps de Palestiniens ont été retrouvés dimanche dans des décombres dans la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu israélien, selon le chef des urgences du territoire palestinien. La plupart de ces cadavres ont été extraits des ruines des bombardements israéliens à Jabaliya et Beit Lahya, dans le nord de la bande de Gaza, ainsi que dans le quartier de Zeitoun de Gaza-ville, a précisé ce médecin. »
Nous ne pourrons jamais assez remercier ce médecin pour cette précision. En fait, l’adresse exacte du lieu où ces cadavres ont été retrouvés est un élément essentiel, alors que le fait qu’ils étaient en majorité armés est bien évidement un détail insignifiant.
Pourquoi cet oubli ? Mais bien sûr ! A cause du blocus israélien sur l’info, l’AFP n’a pas pu envoyer des journalistes sur place pour vérifier. Oui, ça doit être ça. Heureusement, la correspondante de France24 sur le terrain peut nous raconter, toute émue, avoir été témoin de la découverte d’un bébé de trois ans mort il y a trois semaines et enseveli sous les décombres. Pour les autres cadavres, on nous laisse comprendre que c’est pareil. Car, on le sait bien : le terrain, lui, ne ment pas.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !