« Il est possible que le nombre de morts à Gaza ne dépasse pas 500-600, dont la plupart sont des jeunes de 17 à 23 ans, mobilisés par le Hamas. » Ceci n’est pas un communiqué du porte-parole de l’armée israélienne, mais le témoignage d’un médecin en poste à l’hôpital Shifa à Gaza City, recueilli par Lorenzo Cremonesi, envoyé spécial du Corriere della Serra à Gaza. Ce médecin ajoute que « la situation n’est pas sans rappeler Jénine en 2002 – au début on a parlé de 1500 tués et plus tard il s’est avéré qu’ils n’étaient que 54 donc 45 combattants ».
Le médecin, qui a refusé que son nom soit publié de peur de représailles, s’est aussi dit étonné que des ONG, y compris occidentales, citent des chiffres sans les vérifier.
Selon l’enquête du journaliste italien, le chiffre de 5 000 blessés semble lui aussi exagéré. Pour s’en rendre compte, dit Cremonesi, il suffit de visiter quelques hôpitaux : dans l’hôpital européen de Rafah, dans l’hôpital Nasser à Khan-Younès, il y a des lits vacants et dans l’hôpital privé El Amal seulement 5 lits sur 150 sont occupés.
Cremonesi a aussi recueilli les témoignages de civils racontant que les miliciens du Hamas les ont forcés à rester chez eux pendant qu’ils tiraient sur les forces de Tsahal, avant d’utiliser des ambulances pour échapper à l’armée israélienne. Selon Abu-Issa, 42 ans, habitant à Tel el-Hawa « des jeunes âgés de 16-17 ans, équipés seulement d’armes légères ont clairement provoqué les Israéliens, en espérant que les soldats tireraient sur nos maisons pour qu’on puisse les accuser de crimes de guerres ». Sa cousine, Oum-Abdallah a ajouté que « sur presque tous les toits des grands immeubles touchés par les bombardements israéliens, il y avait des missiles ou des positions du Hamas dont les combattants étaient aussi positionnés à côté du dépôt de l’UNRWA qui a été touché et pris feu ».
Lorenzo Cremonesi connaît bien le Proche-Orient qu’il couvre depuis 25 ans, et particulièrement la bande de Gaza, où en 2005 il avait même eu l’honneur d’être kidnappé par un groupe palestinien.
Nous ne savons évidemment pas s’il a raison, mais en prenant le contre-pied de la thèse officielle du Parti des Médias, il témoigne d’un courage que nous ne pouvions que saluer.
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