Ce texte a été publié en arabe sur le site aafaq.org. Nous reproduisons ici les longs extraits traduits par Chawki Freïha sur le site mediarabe.info.
Puisqu’il m’importe peu de satisfaire les uns, de défendre les autres ou d’éviter la colère des troisièmes, je peux dire que le Hamas n’est qu’une sécrétion islamique terroriste dont le comportement irresponsable à l’égard de sa population l’empêche d’atteindre le statut gouvernemental. Mais ceci est conforme à l’habitude, puisque, à travers l’histoire de l’islam, jamais une bande de criminels islamistes n’a respecté ses administrés. (…)
Je ne prétends pas défendre Israël, puisque les juifs ne m’ont pas demandé mon avis quant à leur terre promise. S’ils le faisaient, je leur conseillerais de brûler leurs livres sacrés, de quitter la région et de sauver leur peau. Car les musulmans constituent une nation rigide exempte de cerveau. Et c’est contagieux. Tous ceux qui les fréquentent perdent la cervelle…
Avant la création de l’Etat d’Israël, l’histoire n’a jamais mentionné une guerre impliquant les Juifs, ni qu’un Juif ait commandé une armée ou mené une conquête. Mais les musulmans sont des combattants, des conquérants et leur histoire ne manque pas d’exemples et de récits de conquêtes, de morts, de tueries, de razzias… Pour les musulmans, tuer est un loisir. Et s’ils ne trouvent pas un ennemi à tuer, ils s’entretuent entre eux.
Il est impossible pour une nation qui éduque ses enfants sur la mort et le martyre pour plaire à son créateur, d’enseigner en même temps l’amour de la vie. La vie a-t-elle une valeur pour une société qui inculque à ses enfants qu’ils doivent tuer ou être tués pour aller au Paradis ?
(…) Depuis le début de l’opération israélienne contre Gaza, je suis bombardée de courriers électroniques venant de lecteurs musulmans qui me demandent mon avis sur ce qui se déroule à Gaza. Je ne suis pas concernée par ce qui s’y passe, mais je suis intéressée par les motivations de ceux qui m’écrivent. Je suis convaincue que ce qui les motive n’est pas la condamnation de l’horreur, ni la condamnation de la mort qui sévit à Gaza. Car, si la motivation était réellement la condamnation de la mort, ces mêmes lecteurs se seraient manifestés à d’autres occasions où la vie était menacée.
Ceux qui condamnent le massacre de Gaza au nom de la défense de la vie comme valeur auraient dû m’interroger à chaque fois que cette vie était menacée. Plus de 200.000 musulmans Algériens ont été massacrés par d’autres musulmans Algériens ces quinze dernières années, sans qu’aucun musulman ne s’en émeuve. Des femmes Algériennes violées par les islamistes ont témoigné et raconté que leurs violeurs priaient Allah et imploraient son Prophète avant de les violer. Mais personne ne m’a demandé mon avis.
Plus de 20.000 citoyens syriens musulmans ont été massacrés par les autorités (Hama en 1983) sans qu’aucun musulman ne réagisse et sans qu’aucun ne me demande mon avis sur ces massacres étatiques.
Des musulmans se sont fait exploser dans des hôtels jordaniens tuant des musulmans innocents qui célébraient des mariages, symboles de la vie-valeur, sans qu’aucune manifestation ne soit organisée à travers le monde, et sans qu’on ne me demande mon avis.
En Egypte, des islamistes ont récemment attaqué un village copte et ont massacré 21 paysans, sans qu’un seul musulman ne dénonce ce crime. Saddam Hussein a enterré vivant plus de 300.000 chiites et kurdes, et en a gazé beaucoup plus, sans qu’un seul musulman n’ose réagir et dénoncer ces crimes.
Au plus fort des bombardements de Gaza, une femme musulmane, fidèle et pieuse, s’est fait exploser en Irak dans une mosquée chiite, tuant une trentaine d’innocents, sans que les médias ou les musulmans ne s’en émeuvent.
Il y a quelques mois, le Hamas a aussi tué onze personnes d’une même famille palestinienne, accusés d’appartenir au Fatah, sans que des manifestations ne soient organisées en Europe ou dans le monde arabe, et sans qu’aucun lecteur ne m’écrive et ne m’envoie ses protestations.
Ainsi, la vie n’a pas de valeur pour le musulman. Sinon, il dénoncerait toute atteinte à la vie, quel qu’en soit l’auteur. Les Palestiniens et leurs soutiens dénoncent les massacres de Gaza, non pas par amour de la vie, mais pour dénoncer l’identité des tueurs. Si le tueur était musulman, appartenant au Hamas ou au Fatah, aucune manifestation n’aurait eu lieu.
(…) CNN a diffusé un documentaire sur Gaza montrant une femme palestinienne qui se lamente et crie : mais qu’ont fait nos enfants pour être tués comme ça ? Mais qui sait, peut-être s’agit-il de la même Palestinienne qui se réjouissait il y a deux ans quand l’un de ses fils s’était fait exploser dans un restaurant de Tel Aviv et qui disait alors souhaiter que ses autres enfants suivent le même exemple et deviennent martyrs.
Quand l’idéologie et l’endoctrinement atteignent une telle bassesse, il devient normal que cette Palestinienne perde toute notion de la valeur de la vie. Sinon, elle pleurerait ses enfants de la même façon, qu’ils soient morts en commettant un attentat-suicide à Tel Aviv ou sous les bombes israéliennes. Car, la mort est la même, quelles qu’en soient les circonstances, et il faut la combattre quand la vie mérite d’être vécue et pleurée.
Comment puis-je me sentir solidaire d’une femme qui lance des youyous de jouissance quand l’un de ses enfants se fait exploser contre les juifs et pleure quand les juifs tuent ses autres enfants ?
L’idéologie enseigne aux musulmans que tuer ou être tué permet au fidèle de gagner le paradis. Dans ce cas, pourquoi pleurer les Gazaouis alors qu’ils n’ont pas bougé le petit doigt pour les Irakiens, les Algériens, les Egyptiens ou les Syriens pourtant musulmans ?
(…)
Après ce qui précède, je suis certaine que ceux qui m’écrivent et me demandent mon avis sur ce qui se passe à Gaza cherchent à me faire prononcer des mots qu’ils pourraient utiliser pour me compromettre et me condamner, ou alors à me faire dire ce qu’ils ne peuvent exprimer eux-mêmes.(…)
Il y a une dizaine d’années, Borhane, un jeune Palestinien de 14 ans, a perdu ses bras, ses jambes et la vue dans l’explosion d’une mine en Cisjordanie. La communauté palestinienne aux Etats-Unis s’est mobilisée pour lui venir en aide et financer son hospitalisation dans l’espoir de sauver ce qui pouvait l’être. Lors d’un diner de bienfaisance organisé à son profit en Californie, la plus riche Palestinienne des Etats-Unis s’est présentée en grande fourrure, et a qualifié Borhane de héros. Elle s’est adressée à ce bout de chair immobile et inerte : « Borhane, tu es notre héros. Le pays a besoin de toi. Tu dois retourner dans le pays pour empêcher les sionistes de le confisquer… » L’hypocrisie de la Palestinienne la plus riche des Etats-Unis l’empêche d’envoyer ses propres enfants défendre la Palestine contre les sionistes. Exactement à l’image des chefs du Hamas qui demandent les sacrifices à Gaza, mais restent à l’abri à Damas et à Beyrouth.(…)
La guerre contre Gaza est certes une horreur. Mais elle a le mérite de dévoiler une hypocrisie inégalée dans l’histoire récente de l’humanité. Hypocrites, les Frères Musulmans syriens qui déclarent abandonner leurs activités d’opposition pour resserrer les rangs contre les sionistes. Ont-ils le droit d’oublier les crimes du régime commis contre les leurs à Hama, Homs et Alep ? Avant de se réconcilier avec le régime pour lutter contre les sionistes, ces Frères musulmans ont-ils dénoncé les crimes commis par leurs alliés et partenaires (dans la confrérie) en Algérie et en Irak ? Ont-ils dénoncé la mort de centaines de milliers de chiites en Irak sur le pont des oulémas à Bagdad, pulvérisé par l’un des vôtres conformément aux enseignements de votre religion de la paix et de la miséricorde ? Avez-vous une seule fois dénoncé les exactions contre les chrétiens en Irak ? Ou contre les coptes en Egypte ? Votre hypocrisie nous empêche de croire en vos sentiments à l’égard des enfants de Gaza, puisque vous êtes responsables du pire. (…)
Essayons d’imaginer ce que le Hamas aurait fait du Fatah, et des autres, s’il possédait la technologie et les armes d’Israël ? Essayons d’imaginer ce que l’Iran aurait fait des sunnites de la région, s’il détenait les armes modernes que possède Israël ? Ce serait sans doute le massacre garanti (…). J’ai récemment rencontré un religieux hindou en marge d’une conférence consacrée à la guerre contre le terrorisme. Il m’a dit : « toutes les guerres se sont déroulées entre le bien et le mal. La prochaine doit opposer le mal au mal ». Je lui ai demandé des explications. Il m’a dit : « Je suis contre la présence américaine en Irak et en Afghanistan. Si les Etats-Unis veulent gagner la guerre contre les islamistes, ils doivent se retirer et laisser les deux pôles du mal s’entretuer. Nourris à la haine, les sunnites et les chiites vont se battre et se neutraliser. »
On peut conclure de ces mots emplis de sagesse qu’Israël contribue aujourd’hui, inconsciemment, au succès de l’islam. En s’attaquant à Gaza, Israël pousse les musulmans à se solidariser et à surmonter leurs divergences. Et le « septembre noir » jordanien est encore dans tous les esprits (…). Les exactions dont sont capables les arabes et les musulmans dépassent toute imagination. Un char jordanien avait écrasé un Palestinien, le conducteur du char est descendu de son blindé et a bourré la bouche de sa victime avec un journal… Un comportement qu’aucun militaire israélien n’a eu à Gaza. Pendant les massacres de Hama en Syrie, des militants des Frères musulmans trempaient leurs mains dans le sang des victimes pour écrire sur les murs : Allah Akhbar, gloire à l’islam. Je n’ai jamais entendu raconter qu’un juif ait écrit avec le sang d’un autre juif des slogans à la gloire du judaïsme. Je le dis avec un pincement au cœur : pour sauver l’humanité du terrorisme, il faut que le monde libre se retire et qu’il laisse les musulmans s’entretuer.
Quand j’étais étudiante à l’université d’Alep, l’ancien ministre syrien de la Défense Mustapha Tlass était venu nous rencontrer. Dans un élan d’hypocrisie, Tlass nous avait dit : « Israël craint la mort et la perte d’un de ses soldats lui fait peur et mal. Mais nous, nous avons beaucoup d’hommes et nos hommes ne craignent pas la mort. » Là réside la différence entre les deux conceptions et les deux camps, et le témoignage de Tlass semble avoir inspiré les dirigeants du Hamas aujourd’hui.
L’extermination de tous les enfants de Gaza importe peu aux dirigeants islamistes du Hamas, la vie n’ayant aucune valeur pour eux. Ils se réjouissent simplement de la mort de quelques soldats israéliens.
Si le Prophète Mohammed avait su que le juif volerait un jour à bord des F-16, il n’aurait pas commandé à ses disciples de tuer les juifs jusqu’au jour dernier. Par pitié pour les générations futures, pour sauver leur descendance et lui préparer une vie meilleure, loin de l’idéologisation de la mort, ses disciples doivent tourner le dos à cette idéologie.
Les musulmans doivent commencer par changer pour prétendre changer la vie. Ils doivent rejeter la culture de la mort enseignée par leurs livres. C’est seulement quand ils y parviendront qu’ils n’auront plus d’ennemis. Car celui qui apprend à aimer son fils plus qu’à haïr son ennemi saura mieux aimer la vie.
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