L’Association de la presse étrangère en Israël et dans les Territoires palestiniens (FPA) a accusé lundi le Hamas d’avoir « harcelé » et « menacé » des journalistes étrangers venus couvrir la guerre dans la bande de Gaza.
L’association qui regroupe les journalistes travaillant en Israël et dans les Territoires a accusé, dans un communiqué, le mouvement islamiste palestinien Hamas d’avoir recours à « des méthodes énergiques et peu orthodoxes » à l’encontre des envoyés spéciaux.
« On ne peut pas empêcher les médias internationaux de faire leur travail par la menace ou les pressions et priver leurs lecteurs, auditeurs et téléspectateurs d’une vision objective du terrain« , poursuit le texte.
« À plusieurs reprises, des journalistes étrangers travaillant à Gaza ont été harcelés, menacés ou interrogés sur des reportages ou des informations dont ils avaient fait état dans leur média ou sur les réseaux sociaux« , souligne l’association.
Des centaines de journalistes venus du monde entier se sont rendus à Gaza pour « couvrir » le conflit entre Israël et le Hamas, qui contrôle le territoire. « Environ 10% » d’entre eux ont reconnu avoir rencontré des difficultés avec les autorités du Hamas, affirme une responsable de l’association FPA.
« Les journalistes ayant été menacés répugnent à raconter publiquement leur expérience, par crainte des répercussions« , explique-t-elle.
« Un photographe a rapporté à l’association avoir été frappé et son appareil détruit; Un autre s’est vu confisquer son matériel pendant trois jours; il a encore été demandé à plusieurs journalistes de retirer leurs publications sur Twitter et leurs vidéos sur YouTube. Un média européen a été menacé alors qu’il filmait une manifestation anti-Hamas » témoigne encore la responsable.
L’association accuse aussi le Hamas de chercher à « filtrer » l’entrée des journalistes en réclamant des informations sur leur compte, à leurs médias. Elle craint l’établissement d’une liste noire des journalistes dont le travail aurait déplu au Hamas. Ainsi, plusieurs titres de presse internationaux ont rapporté avoir reçu lundi une demande du Hamas réclamant les noms des journalistes se rendant à Gaza, le nom de leur journal, leur pays de résidence, leurs coordonnées ainsi que le nom de leur traducteur, pour « faciliter et organiser » leur travail dans l’enclave palestinienne.
À la lumière de ces accusations, les quelques journalistes qui ont pris le risque de l’honnêteté méritent l’admiration. C’est le cas des équipes de France 24 ainsi que des envoyés d’une chaîne de télévision indienne qui ont pu filmer les militants du Hamas installer et tirer des roquettes à proximité de leur hôtel. Mais globalement, ces exemples sont des exceptions. Sur le terrain médiatique aussi, il s’agit d’un conflit « asymétrique »…
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