Accueil Brèves Garaud 3- NKM 0

Garaud 3- NKM 0


Lundi soir, alors que Standard and Poor’s venait de mettre sous surveillance les derniers détenteurs AAA de la zone euro, Yves Calvi avait concocté un plateau intéressant. Pour commenter l’accord Merkel-Sarkozy, une ministre, NKM, un représentant du Parti socialiste, Arnaud Montebourg, accusé de germanophobie depuis quelques jours, Laurent Joffrin et Alain Lamassoure parce qu’il faut quand même s’emmerder un minimum dans ce genre d’émission et, last but not least, Marie-France Garaud.

Marie-La-France, comme elle fut jadis surnommée, s’est occupée de Nathalie Kosciusko-Morizet, sous l’oeil ravi et approbateur d’Arnaud Montebourg. Elle lui a donné une leçon en trois temps, la reprenant comme un professeur intransigeant confronté à une élève médiocre.

1er temps : NKM évoque Bismarck, l’homme qui a fait la guerre à la France. Garaud lui rappelle que c’est la France qui a déclaré la guerre à l’Allemagne de Bismarck en 1870. Au passage, elle rappelle que le chancelier est considéré comme un héros en Allemagne. NKM est recalée en histoire.

2e temps : NKM évoque le fait que Nicolas Sarkozy a réussi à s’opposer à la volonté d’Angela Merkel, qui souhaitait que les budgets soient soumis à la cour de justice européenne. Garaud la coupe : « Elle ne pouvait pas ! La Cour de Karslruhe le lui interdit ! » Et ajoute devant sa jeune élève « L’Allemagne joue au billard à trois bandes, pendant que la France joue à la pétanque ». Citation de la soirée, à l’évidence. Géopolitique : NKM recalée.

3e temps : NKM évoque sa définition de la souveraineté la réduisant à la « capacité à agir ». Marie-France Garaud rappelle à la ministre son grand-père Jacques Kosciusko-Morizet, qui avait travaillé avec elle sur les accords de Maastricht en 1991. « Ce n’est pas parce qu’on supprime les panneaux indicateurs sur les routes qu’elles cessent de nous conduire là où elles vont », aurait dit l’ancien ambassadeur du Général, à propos de la suppression in fine du terme « à vocation fédérale » initialement prévu dans le Traité. Jacques aurait donc dit à la petite Nathalie que, du fait de la monnaie unique, la souveraineté de la France était déjà bien entamée par cette notion fumeuse de souveraineté partagée et qu’elle était aussi recalée en droit constitutionnel.

Montebourg s’est régalé de compter une alliée si précieuse face à la représentante du gouvernement. Plus tard, il s’est payé le luxe d’évoquer la célèbre citation du Général de Gaulle sur la politique de la France et la Corbeille. Ils ont terminé la phrase en choeur. Marie-La-France s’est également autorisée une petite pique en direction de son allié d’un soir, lui reprochant d’avoir approuvé le traité de Maastricht. D’un geste de la tête, Montebourg a fait amende honorable. Décidément, c’était une bien belle émission.



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent La busophobie, ce vice impuni
Article suivant Flash Gordon à Kampala

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération