Instinct de conservation chez les pinsons, relations hommes-femmes et homosexualité « primordiale », Peggy Sastre nous dit tout. Il manquait une rubrique scientifique à Causeur. A vous les labos!
L’absence de danger n’évite pas la peur
Le 24 novembre, L’Origine des Espèces de Charles Darwin fêtait ses 160 ans. Que le naturaliste ait conçu la théorie de l’évolution en observant notamment les pinsons des îles Galápagos est aujourd’hui connu. Ce qui l’est peut-être moins, c’est ce qui lui a facilité la tâche : les piafs n’ayant jamais vu d’humain, ils n’avaient pas peur du bonhomme et se laissaient choper comme de rien. Ensuite, les choses se sont gâtées. Avec la colonisation de l’archipel, c’est toute une tripotée de prédateurs invasifs – surtout des chats et des rats – qui se sont mis à se jeter sur les oiseaux, qui plus est avec des motivations bien peu scientifiques. En toute bonne logique évolutionnaire, les pinsons sont donc devenus plus trouillards : une fois l’environnement modifié (des prédateurs à gogo), les oiseaux vigilants et peureux ont eu davantage de descendants et les espèces ont ainsi proprement évolué pour compter une majorité d’individus vigilants et peureux. Mais dans un sens – l’apparition du comportement – comme dans l’autre – sa disparition –, les processus évolutifs interviennent avec un effet retard par rapport à l’état de l’environnement
