Ce professeur de l’université Concordia, à Montréal, est l’un des adversaires les plus célèbres – en dehors de la France – du mouvement « woke » et de la « cancel culture ». Il pointe, souvent avec un humour désopilant, les incohérences scientifiques des idéologues transgenres ou néoféministes.
Nous sommes au Sénat canadien en mai 2017. Un homme est assis devant une grande table ronde autour de laquelle se tiennent également des sénateurs et des experts venus discuter d’une proposition de loi. Celle-ci a pour objectif de protéger explicitement les transgenres de toute forme de discrimination, la loi existante ne leur offrant qu’une protection implicite accordée aux minorités en général[tooltips content= »La « Loi modifiant la loi canadienne sur les droits de la personne et le Code criminel », adoptée le 19 juin 2017. »](1)[/tooltips]. Notre homme, l’air professoral car il arbore un nœud papillon et des cheveux argentés rejetés en arrière, explique posément à l’assistance que l’humanité représente « une espèce qui se reproduit par voie sexuelle » et qui est « sexuellement dimorphe », car elle se compose de mâles et de femelles. Ces principes constituent le fondement de l’évolution darwinienne qui est un des piliers de sa propre recherche universitaire. Les progressistes affirmant qu’il existe une multitude d’identités sexuelles (aujourd’hui Facebook en reconnaît 71), l’adoption de la nouvelle loi risque de limiter sa liberté d’enseignement en l’exposant à des accusations de transphobie et de violence systémique. Celui qui parle ainsi s’appelle Gad Saad, « Doctor Saad » selon l’usage anglais, titulaire de la chaire des « sciences comportementales évolutives et de la consommation darwinienne » à l’université Concordia, à Montréal. De tous ceux qui combattent depuis belle lurette l’esprit « woke » et la « cancel culture », il est de loin l’un des plus déterminés, des plus courageux et – en dehors de la France – des plus connus.
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Une victime anti-victimaire
Son dernier livre, The Parasitic Mind[tooltips content= »The Parasitic Mind: How Infectious Ideas are Killing Common Sense, Regnery, 2020. »](2)[/tooltips], paru il y a six mois, sorte de Bible anti-woke, est n° 1 des ventes sur Amazon dans la catégorie « Pathologies ». Sa chaîne YouTube, « The Saad Truth », jeu de mots ironique sur sad truth (« la triste vérité »), cartonne avec 200 000 abonnés et, depuis sa création en 2013, a accumulé plus de 1 200 vidéos d’archives. Ses invités comprennent les vedettes du talk-show numérique américain, les anciens humoristes Joe Rogan et Dave Rubin, et le neuroscientifique athée, Sam Harris, sans oublier Douglas Murray, l’auteur de La Grande Déraison. Ainsi, Saad se trouve au centre d’un écosystème d’intellectuels anglophones
