L’éducation a été abandonnée à des idéologues qui, en plus de laisser le niveau s’effondrer, y ont laissé prospérer les lobbys identitaires. L’explosion de la violence et l’irruption du terrorisme parachèvent le désastre. Pour Gabriel Attal, le défi est immense et les obstacles, tout autant. Mais son discours de rupture avec le laisser-faire, qui a tenu lieu de politique, donne envie d’y croire.
D’accord, il y a un brin de volontarisme dans notre optimisme. Parce que c’est la vraie dernière chance de sauver l’École. En supposant que ce ne soit pas déjà foutu. Autrement dit, s’il n’est pas déjà minuit et quart, il est moins cinq, docteur Attal. Alain Finkielkraut, qui est depuis longtemps le chroniqueur accablé du désastre, ne sait pas si le ministre de l’Éducation nationale réussira, mais il ne doute pas de la sincérité de son engagement (voir notre entretien de six pages). Nous non plus.
Chute abyssale du niveau
Une chose est sûre : si on n’arrête pas le massacre, si on continue à jeter dans l’âge adulte des générations incapables d’accéder à l’autonomie parce qu’elles ne possèdent pas le langage pour penser ce qu’elles vivent, la France deviendra, non seulement un no man’s land inhabitable, mais aussi une province oubliée du monde. C’est donc la mère des batailles, celle qui devrait obséder tous les gouvernants. Mais depuis des décennies, la plupart ont choisi de participer ou de se soumettre à la vaste entreprise d’escamotage
