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Non mais c’est quoi ce travail ?

Noir, c’est noir…


Non mais c’est quoi ce travail ?
La députée Nadège Abomangoli présidant les débats à l'Assemblée nationale, 23 octobre 2024 © ISA HARSIN/SIPA

On sait depuis longtemps qu’il ne faut plus parler de «travail d’Arabe». Désormais, on veut proscrire l’expression «travail au noir». Le député Frédéric Maillot a en effet demandé à l’Assemblée nationale de ne plus utiliser la formule, qu’il estime négative. Le problème avec les racisé(e)s, c’est qu’ils croient que le monde est centré autour de leur petite personne et de leur couleur de peau!


L’élu de La Réunion Frédéric Maillot oublie que l’expression « travail au noir » est née au Moyen-Âge. À cette époque, la réglementation en vigueur interdisait le travail après la tombée de la nuit. Malgré tout, certaines personnes détournaient cette interdiction et faisaient travailler leurs employés à la lueur des bougies. Comme ils travaillaient alors qu’il faisait noir, de là nous vient l’expression «travailler au noir». Si l’expression est péjorative, ce n’est donc pas du tout en relation avec une quelconque couleur de peau, mais parce que cela s’apparente à du travail dissimulé.

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Quand la police des mots, ignorante de l’histoire du vocabulaire et de la richesse de la langue française, veut tout régenter, aura-t-on encore le droit d’utiliser nos expressions de la vie courante ?

« Un p’tit noir» ou «un p’tit blanc» ?

Aura-t-on encore le droit d’aller boire dès potron-minet «un p’tit noir» au zinc du bistrot au coin de la rue ? Remarquez, certains lui préféreront « un p’tit blanc », histoire d’être complètement noir même en plein jour. Ou alors un demi « bien blanc » ? Pourra-t-on encore choisir de prendre les blancs ? D’ailleurs, pourquoi sont-ce les blancs qui commencent ? Ces blancs, qui ne sont pas toujours des trous de mémoire, pourra-t-on encore les monter en neige à défaut d’être blanc comme neige ? Et à la nuit tombée, aura-t-on encore le droit de se faire du cinéma sur l’écran noir de nos nuits blanches ? Pourquoi l’écran serait noir et la nuit serait blanche ? Que donnerait une nuit noire sur un écran blanc ? Et ces lunettes noires qui cachent les yeux, n’est-ce pas suspect ? Ou serait-ce qu’elles cachent un œil au beurre noir ? Encore un coup des blousons noirs, qui n’ont pas apprécié leur sole au beurre blanc ? Ou ont-ils préféré une galette au blé noir à la crèpe au froment ? On peut continuer longtemps comme ça…

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Pourra-t-on demain toujours retirer ses points noirs ? Marcher dans la nuit noire ? Donner de l’argent à la caisse noire du syndicat, ou blanchir quelque argent ? Jeter un regard noir ? Lire une série noire pour chasser ses idées noires ? S’essayer à l’humour noir ? Et pourquoi les nuages chargés de pluie sont dits bien noirs quand il y a tant de nuances de gris ?

«Noir ou blanc de peau, on n’est que des os»

Il y a donc des députés de gauche payés des milliers d’euros qui pensent que le mot « noir » se réfère à la couleur de peau. N’est-ce pas là de l’appropriation verbale ? À force de vouloir tout passer au tamis de la racialisation, les auto-proclamés «racisés», avec leur lecture autocentrée, sont en train de diviser la communauté française, pourtant une et indivisible au regard de la Constitution… Fort heureusement, la nuit, tous les chats sont gris, paraît-il, cela nous évitera de broyer du noir en entendant autant d’inepties. On préférera réécouter Claude Nougaro en sirotant… un p’tit blanc bien frais :

La vie, quelle histoire?
C’est pas très marrant
Qu’on l’écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc
On voit surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu’on soit, ma foi
Noir ou blanc de peau
Armstrong, un jour, tôt ou tard
On n’est que des os
Est-ce que les tiens seront noirs?
Ce serait rigolo
Allez Louis, alléluia
Au-delà de nos oripeaux
Noir et blanc sont ressemblants
Comme deux gouttes d’eau.

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