Si en France les émeutiers suscitent toujours une certaine sympathie dans l’opinion, c’est qu’il y a en chacun de nous une colère oubliée, enfouie, immémoriale. Qui n’a rêvé un jour de tout casser?
Si en France les émeutiers suscitent toujours une certaine sympathie dans l’opinion, c’est qu’il y a en chacun de nous une colère oubliée, enfouie, immémoriale. Qui n’a rêvé un jour de tout casser ? Gouverner, ce n’est pas sorcier. On y devient bête. On y devient féroce. Il suffit d’avoir raison et de n’écouter personne. Macron a presque réussi.
Notre idée du pouvoir ? On le veut centralisé, jacobin, absolu – mais faible ! La République en France a le charme discret des dictatures quand elles sont molles. Macron est bien là, à la place du président. Le seul problème, c’est nous – les Français !
Macron les voudrait unis, solidaires, unanimes, ils sont divers, divisés, séparatistes.
On ne peut plus rien dire sans les entendre hurler. Ils se croient seuls au monde, ils ne pensent qu’à eux, ils ne sont jamais contents. Ce n’est pas nouveau. Depuis l’épidémie de phylloxéra en 1864, ils n’arrêtent pas de se plaindre, et ils se croient tout permis.
Avec cela, jaloux de leurs coutumes : enclins à préférer l’égalité à la vertu, ils sont toujours prêts à sacrifier les libertés au nom de la liberté ; ils fument des clopes, ils roulent au diesel, ils cuisent la soupe dans leur rond-point mental en attendant l’heure de l’apéro,
