Avocat tonitruant, romancier proche des hussards et homosexuel fasciné par le fascisme, Stephen Hecquet ne pouvait trouver sa place dans la France des années 1950. Frédéric Casotti ressuscite cet électron libre.
Il est des personnages, obscurément cultes, qui incarnent une époque mieux que pas mal de premiers couteaux. Ainsi Alain Pacadis, emblème de la fin du punk parisien et du début des années 1980. En lisant le livre de Frédéric Casotti, qui ressuscite la figure sulfureuse et tragique de l’avocat Stephen Hecquet, on se dit que ce dernier aurait pu être un symbole de l’immédiate après-guerre : temps troublés où l’on blanchissait les mauvaises réputations. Ami de Nimier, avocat et écrivain, chroniqueur prolifique, plaideur enragé, ascète ombrageux, marginal, misogyne revendiqué, homosexuel fasciné par l’esthétique fasciste de la Révolution nationale, provocateur : tel était Stephen Hecquet, né en 1919 à Valenciennes. Vie et trépas d’un maudit sonde les plis et
