Lundi soir, après les résultats du second tour des élections municipales de dimanche, François Hollande a adressé un message clair à la nation : « C’est bon, c’est bon, j’avais compris la première fois, ce n’est pas la peine de crier », a-t-il annoncé, l’air grave. Il a ensuite tâché de justifier son bilan politique depuis les élections présidentielles de 2012, en mettant en avant ses grandes réalisations : « Vous savez, j’ai fait intégralement restaurer la façade de la cathédrale de Tulle », a-t-il rappelé avec satisfaction avant de conclure : « après ça, j’étais crevé. Je ne sais pas ce qui s’est passé, j’ai dormi je crois. À un moment, je me suis réveillé et il y avait plein de gens dans la rue. J’ai pensé que la techno parade avait du succès cette année. »
Qualifiant lui-même les résultats des élections de « mitigés », François Hollande a cependant défendu le bilan de son gouvernement, notamment sur le plan économique : « Nous avons réalisé des économies, relancé l’emploi et la croissance et réduit nos déficits ! » s’est-il exclamé avant de reprendre ses fiches, l’air un peu embarrassé : « ah non, il fallait lire « réduit l’emploi et relancé nos déficits » », et enchaînant sur un ton badin : « enfin bon, on a fait des économies quand même, mais ce n’est pas le tout de faire des économies, il ne faut pas exagérer nos mérites, c’est à la portée du premier gouvernement venu de faire des économies… »
Néanmoins, François Hollande a tenu à répondre aux nombreuses interrogations concernant le sort du désormais ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault : « Je ne vois pas du tout à qui vous faites allusion, j’ai toujours cru que c’était Manuel le chef du gouvernement. » Cependant, François Hollande n’a pas pour autant cherché à minimiser les difficultés économiques de la France, ni à éluder la question des mesures fortes à adopter pour remettre le pays sur les rails. « Nous avons, a-t-il indiqué, essayé toutes sortes de choses. J’ai mis en place le pacte de responsabilité qui ne fait pas vraiment l’unanimité. J’ai proposé le pacte de solidarité, mais cela n’a pas marché non plus, pas plus que le pacte de croissance. J’ai donc décidé, après consultations des membres du gouvernement et des partenaires sociaux, de conclure un pacte avec le Diable, ce qui me semble être la solution la plus simple et la plus raisonnable. » François Hollande a indiqué avoir déjà entamé les négociations avec Belzébuth, prince des enfers, et mis en place un groupe de contact dont la première réunion est fixée le 6 juin, à six heures, afin de discuter des modalités d’un plan de relance au niveau européen, incluant dans un G6 nouvelle formule cinq des six fondateurs originaux de la CEE – « sauf l’Italie, a indiqué François Hollande, parce qu’ils ont volé la coupe du monde à la France et à Zidane » – ceci afin de donner une nouvelle impulsion à la construction européenne et à la CEE. « De toute façon, a tranché François Hollande, le FMI et l’UE n’ont plus d’argent, on a tout filé à l’Ukraine, alors il faut bien trouver l’argent quelque part. »
Interrogé à l’issue de son allocutions sur les contraintes éventuelles que pourrait impliquer un partenariat économique avec Satan, en termes de damnation éternelle et de respect des droits de l’homme, François Hollande s’est voulu rassurant : « C’est toujours plus facile que de négocier avec Vladimir Poutine et puis, vous savez, les Enfers sont une fantastique source de géothermie. Dans l’optique d’une croissance verte et durable, c’est important. »
*Photo : PHILIPPE WOJAZER-POOL/SIPA. 00680534_000006.
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