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France: plutôt la dhimmitude que la guerre?

La gauche et le djihad, plutôt l'esclavage que la guerre


France: plutôt la dhimmitude que la guerre?
Après les attaques d'un islamiste à Vienne, le président Macron se rend à l'ambassade d'Autriche le 3 novembre 2020 © Christophe Petit Tesson/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22509746_000001

Les attentats islamistes se multiplient sur le sol européen. D’aucuns continuent de se demander en France: “mais pourquoi sont-ils aussi méchants?” À force de ne pas choisir entre vivre sous le joug d’un califat ou sous celui de « l’extrême droite », on nous signale à gauche une migraine terrible!


Quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo, m’en revenant au bureau, je retrouvai des collègues extrêmement angoissés. Ces femmes – je travaille dans la fonction publique, où les femmes sont majoritaires –, évidemment de gauche, ne comprenaient pas. Comment des gens pouvaient-ils être si « violents » ? Pourquoi en avaient-ils après un journal ? C’étaient des « malades », des « fous ». En signe de résistance, elles avaient toutes achetées le numéro spécial sur lequel Mahomet disait « Tout est pardonné ». Ce qui revenait aussi, et qui m’étonnait fort même si je l’avais déjà beaucoup entendu après Merah, c’est que pour elles, « le pire c’est que ça (faisait) monter l’extrême droite ». Oui, « le pire » ce n’était pas l’islamisme, qu’elles n’évoquaient même pas, mais bel et bien « l’extrême droite ». Marine Le Pen, à leurs yeux, c’était Adolf Hitler, moins la moustache.

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C’est pour bientôt cet attentat “jambon-beurre”?

Depuis Merah, la gauche a un rêve : voir un « facho » commettre à son tour un « attentat ». Niant ce qu’il y a de djihadiste dans l’islamisme et d’islamisme dans l’islam, ayant inventé et promu la notion de « haine » pour mettre dans le même sac – avec toutefois une nette préférence pour les patriotes – toutes les voix qui n’adhèrent pas au multiculturalisme, à l’indifférenciation, au relativisme, elle guette fébrilement chaque attentat avec l’espoir que, cette fois, enfin, le réel prouve que « salafistes » et « fafs » sont les deux faces d’une même médaille. Quand un musulman – s’il dit qu’il l’est, qui suis-je pour lui refuser ce nom ? – décapite un kouffar, c’est toujours un « acte isolé », un « loup solitaire » qui aura été « manipulé » – quand on pense que s’engager en politique, c’est signer des pétitions, on ne saurait concevoir que d’aucuns puissent aller jusqu’à prendre des vies et sacrifier la leur pour la même raison. Ses parents diront bien qu’ils ne comprennent pas comment leur si gentil fils – il portait les courses, avait le cœur sur la main, même si la police nous apprendra qu’il avait aussi vingt inscriptions sur son casier – a pu faire ça. Journalistes, experts, politiciens, présidents d’assos’, comédiennes répéteront tous le mantra : « Surtout, il ne faut pas faire d’amalgames ». Des dizaines de musulmans massacrent au nom de l’islam ? Aucun rapport avec l’islam. Logique, non ? Affirmer le contraire ou simplement douter, serait « diviser les Français », « faire le jeu de l’extrême droite ». Apparemment, tous les journalistes, prêtres de l’Église vivrensembliste, sont théologiens, ont lu le Coran, les hadîts, Avicenne, Averroès ; athées pour la plupart, ils se risquent à l’exégèse, sont capables d’affirmer que l’islam, « bien sûr il faut le rappeler », est « une religion d’amour et de paix » – oui, ils sont également tous historiens, plus précisément spécialistes de la conquête musulmane dont les Espagnols, évidemment, n’ont jamais pu faire leur deuil tant ils étaient heureux sous les pacifiques, tolérants et même gay-friendly princes d’Al-Andalus. En revanche, quand un militant du RN dit, devant la caméra de Quotidien, un truc idiot comme « Y’en a marre des Arabes », alors là, bien sûr, l’amalgame est immédiat : tous les électeurs du RN sont racistes, c’est décidément un parti fasciste, la République est en danger. Face au djihadisme, il est interdit – sous peine de procès médiatique et/ou tout court – d’essentialiser ; en revanche, face à « l’extrême droite », c’est non seulement autorisé mais nécessaire. Que sont ces presque trois cents Français décapités, tués au couteau, à la kalachnikov et les milliers d’autres blessés, traumatisés à vie, tous ces orphelins, que sont-ils en comparaison de « la peste brune » ? Génération Identitaire, voilà l’ennemi.  

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Or, du moins en France, on attend toujours le terrorisme d’« extrême droite ». Certes, l’année dernière, un ancien militant RN avait tiré sur un fidèle de la mosquée de Bayonne. Vous avez vu comment, alors, ils semblaient soulagés, les Thomas Portes (jeune et médiatique hiérarque communiste NDLR), les Clémentine Autain, toutes les grandes figures de l’islamo-gauchisme ? Ah ! enfin le réel semblait donner raison à leur inique comparaison. Ils pouvaient dire, comme ils le disaient avant et comme ils le diront jusqu’à la fin : c’est la « haine » de « l’extrême droite » qui, nourrissant les « discriminations », conduit des Français-comme-vous-et-moi, des « victimes » du « racisme systémique », de poétiques jeunes clandestins soudanais venus ici pour les droits de l’homme et les backrooms, c’est cette haine-là, fille du Code noir, du colonialisme et du nazisme, qui est l’unique responsable. Pour être cynique, après cet « attentat » qui valait bien celui du Bataclan à les entendre, n’est-ce pas, le score était de cent « attentats » à un, mais on pouvait croire en la remontada. Pas vraiment, en fait. Toujours pas. Tandis que le djihad progresse chaque jour en France (et en Europe), que des loups solitaires déséquilibrés, racisés, pas bien accueillis, privés de PS4 et de mangas, revenus de Syrie ou sortis de prison où, malgré les ateliers diabolo et macramé, ils demeurent bizarrement islamistes ; tandis que nos stocks de bougies fondent plus vite encore que ceux de masques FFP2 ; tandis que des foules entières, dans le monde musulman, et même des gouvernements nous grondent, nous défient voire jurent notre mort non pas en tant que République mais en tant que France, culture, civilisation ; le seul problème, le vrai problème, c’est « l’extrême droite » et, plus généralement, tous ceux qui refusent de s’accommoder, de baisser la tête, de se coucher. 

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Claude S, l'attaquant présumé de la mosquée de Bayonne. Image : capture d'écran du compte Facebook.
Claude Sinké, décédé en prison, avait attaqué la mosquée de Bayonne le 28 octobre 2019. Image : capture d’écran du compte Facebook.

Contre la «haine», tous les coups sont permis

L’autre jour à Avignon, un trentenaire portant une veste aux couleurs de Génération Identitaire et une arme à feu menace des passants et des policiers venus le cueillir. Il est abattu. Dans la seconde, Mediapart, Mélenchon et toute la clique claironnent : la « haine » a encore frappé ! Sur les réseaux sociaux, des milliers de nos compatriotes musulmans, surtout des jeunes, qui n’ont pas supporté la dissolution de l’association Baraka City, exigent celle du « groupuscule ». En fait, on apprendra plus tard que le « terroriste » en question était un malade mental, ancien militant communiste et qu’il n’avait pas de lien avec Génération Identitaire. La clique s’est-elle excusée ? Que nenni. Contre la « haine », tous les coups sont permis. La malhonnêteté intellectuelle et morale de ces gens n’a pas de limites. Ils ont retenté leur chance dans la nuit de lundi à mardi. Celui qui a tiré sur un prêtre orthodoxe, à Lyon, disent-ils, serait un ancien candidat de Debout la France aux législatives de 2017. Ah ! enfin ! Mélenchon relaye sur Twitter, Thomas Portes est à deux doigts de prendre le maquis, ça s’excite beaucoup, ils maudissent Nicolas Dupont-Aignan avec les accents d’un Jacques de Molay, et puis… Le pauvre gars n’a rien à voir avec cette affaire. On imagine sans peine la déception dans les rangs de la France Insoumise, des féministes, de Libération, de toutes les forces qui préféreraient mille fois vivre sous le joug d’un califat plutôt que sous celui de « l’extrême droite ». 

Au milieu des années 30, lors d’un congrès de la SFIO, un cadre devait dire cette chose inouïe, qui traduisait un pacifisme fanatique, lequel allait entraîner, bien aidé par la nullité des officiers supérieurs de notre armée et les sabotages du PCF, la défaite totale et irréparable de la France : « Plutôt l’esclavage que la guerre, parce que l’esclavage on en sort, alors que de la guerre on ne revient pas ». 

La gauche n’a pas changé.

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Nicolas Lévine est écrivain

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