À l’occasion du match de football opposant la France aux Pays-Bas, des policiers hollandais découvrent avec effroi le multiculturalisme tricolore.
Six policiers néerlandais hors service, visitant Saint-Denis avant le match de football France-Pays-Bas, risquent gros pour leurs appréciations sur les Dionysiens. Dès l’apparition de leur vidéo sur des réseaux sociaux, dimanche 26 mars, ils ont été suspendus de leurs fonctions en attendant une décision sur leur sort.
Dans leurs observations, la consternation sur ce qu’ils voient autour du Stade de France les mène à une franche rigolade. L’un des flics s’émeut quand il « voit enfin une personne blanche ». Qui se trouve être une femme d’un certain âge, marchant à l’aide d’une canne dans une rue jonchée de détritus – à moins que cela ne soit plutôt des marchandises vendues à la sauvette et que palpent des femmes d’origine africaine. Quand, dans leur minivan, les sbires hollandais passent devant ce qui semble être un autre marché à la sauvette, l’un d’eux fait mine de voir un marchand « de ceintures d’explosifs ». On s’esclaffe. Horrifié, le chauffeur constate peu de temps après que l’hôtel où ils ont réservé leurs chambres pour le soir du match se situe tout près. S’ensuivent des cris d’épouvante, et la troupe feint alors de vouloir rebrousser chemin. Puis, nos explorateurs pestent contre leur hôtel, qui a vanté sa proximité avec le Stade, sans signaler qu’il était également situé « en plein milieu d’un marché marocain », toujours selon l’un des policiers.
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Leur revient alors en mémoire la mal famée question rhétorique du dirigeant politique de droite Geert Wilders, lors d’un meeting électoral : « Vous voulez plus de Marocains, ou moins ? » « – Moins, moins ! » s’époumonent ses supporteurs.
Roulant au pas dans une rue où, en effet, rien n’évoque la France, l’un des six policiers observe qu’ils se comportent « comme des visiteurs dans un zoo ». Un autre confirme: « Mais c’est exactement cela ! » Il faut dire que les flics sont finalement agréablement surpris par l’attitude de celles et ceux qu’ils filment comme s’ils participaient à un safari… « Ils nous laissent faire, ne font preuve d’aucune hostilité », les complimente un des fans de football.
Leurs remarques, pas du meilleur goût, justifient-elles des sanctions ? Les réseaux sociaux néerlandais de droite fulminent contre cette entrave à la liberté d’expression. Dans un passé récent, des tweets de flics à Rotterdam et La Haye, visant des « Africains et Marocains de m… », et bien pire encore, avaient donné lieu à des réprimandes et des transferts forcés, mais pas aux licenciements exigés par des représentants des populations « issues de l’immigration ». Leur visite à Saint-Denis aura de toute façon laissé des souvenirs amers aux policiers bataves, dont les identités n’ont pas été publiées. Le soir, au Stade, les Bleus ne firent qu’une bouchée des Néerlandais, battus 4-0.