Israël et Palestine ne participent pas à la Coupe du monde. Mais à travers les victoires de l’équipe du Maroc et l’enthousiasme sur-volté des supporters marocains et, de manière plus générale, des populations arabes, ces deux nations occupent en partie le devant de la scène.
Jusqu’à aujourd’hui, une seule chose unifiait le monde arabo-musulman : la lutte contre l’« entité sioniste ». Chiites et Sunnites pouvaient bien s’étriper, islamistes et laïcs arabes pouvaient bien s’égorger, Irakiens et Kurdes, Alaouites et Frères Musulmans sunnites pouvaient bien se combattre… Tous s’entendaient sur une chose : mettre un point final à l’épopée sioniste en terre sainte, détruire cette épine plantée dans une terre que les musulmans refusent de partager avec quiconque n’est pas musulman.
Il est désormais un autre vecteur d’unification du monde musulman : le football. Juste après qu’Achraf Hakimi eut marqué sur penalty contre l’Espagne au stade Education City de Doha, au Qatar, mardi 6 décembre au soir, une vague d’enthousiasme a soulevé le monde arabe. Un rugissement s’est élevé à Casablanca, au Caire, à Gaza, à Alger, à Riyad, à Sanaa, à Paris, à Turin et même à Madrid. Ce n’est pas le Maroc qui a battu successivement l’Espagne, puis le Portugal et qui va affronter la France. C’est la communauté des supporters arabes. Et sans doute aussi, la communauté des croyants. Ce ne sont pas les Marocains qui soutiennent l’équipe de football du Maroc, c’est la oumma toute entière.
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Cet enthousiasme arabe (et sans doute aussi musulman) donne à l’épopée de l’équipe de football marocaine une dimension géopolitique. Lorsque le Maroc a joué contre l’Espagne, au moins un commentateur de Twitter l’a qualifié de « derby Al-Andalus », faisant référence au fait que les musulmans ont gouverné l’Espagne du VIIIe au XVe siècle. Les joueurs marocains ont aussi arboré un drapeau palestinien au milieu de la célébration mardi 6 décembre. Au moment où le roi du Maroc resserre plus fort que jamais les liens économiques et militaires avec Israel, il y a là le signe d’un désaveu que le roi lui-même ne pourra même pas sanctionner tant la rue arabe souffle et vit avec l’équipe de football du Maroc.
Comme le faisait remarquer le journal Haaretz, « entre les drapeaux palestiniens et les reportages axés sur Israël, deux nations qui ne participent pas réellement au tournoi au Qatar ont néanmoins occupé la Une des journaux mondiaux depuis le début ».
Des violences dans toute l’Europe
Au-delà de la géopolitique, l’épopée footballistique marocaine rappelle à toute l’Europe qu’elle a un problème avec l’immigration musulmane. La victoire du Maroc sur la Belgique a déclenché un cycle de violences dans la capitale Belge. Des voitures ont été incendiées et des Marocains en liesse ont grimpé sur la façade des bâtiments officiels pour décrocher les drapeaux de la Belgique et les remplacer par des drapeaux marocains. Aux Pays Bas, des commissariats ont été attaqués. En Espagne, des violences ont eu lieu et à Lisbonne aussi.
Ce ne sont pas forcément des Marocains qui ont cassé des vitrines sur les Champs Elysées et attaqué les brigades de CRS. Mais les footballeurs marocains ont servi de prétexte à ces guérilléros de banlieue qui, à Paris, à Nice, à Bordeaux, à Lille…. profitent de la moindre occasion pour monter dans la capitale en vêtements de sports et en capuche afin de casser du flic.
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On ne peut pas penser que la demi-finale France-Maroc célèbrera le « vivre ensemble ». Il y a tout lieu de s’inquiéter des violences qui risque d’avoir lieu dans les heures qui suivront le coup de sifflet final de la demi-finale France-Maroc. Et cela quel que soit le résultat.
Nous vivons une époque où le sport ne sert plus de substitut aux humeurs belliqueuses des peuples. Aujourd’hui, le football alimente ces humeurs guerrières. Il n’est pas exclu qu’après la lutte contre l’entité sioniste, le football ne serve de ciment à ce qu’il faut bien appeler un djihad. Un djihad anti-sioniste, mais aussi anti-occidental.