En conférence à l’Institut français des relations internationales hier matin à Paris, le président iranien Hassan Rohani a été accueilli par un tandem d’anciens ministres (Chevènement, Charette) flanqués du ci-devant roi de France Giscard. Avant de prononcer un discours aussi protocolaire qu’insipide, Rohani a longuement salué VGE, remerciant la France pour son aide « volontaire ou accidentelle » durant le bref exil de l’ayatollah Khomeini à Neauphle-le-Château. À l’époque, le tout jeune trentenaire Rohani avait accompagné le futur fondateur de la République islamique dans son exil français, que Giscard avait autorisé après un appel téléphonique au chah. Autant dire que la contribution française à la révolution iranienne, hormis les envolées lyriques de quelques idiots utiles islamo-gauchistes, tient de l’anecdote.
Mais au diable la rigueur historique, Paris vaut bien quelques politesses. Enfilant les perles comme les grains d’un chapelet, Rohani a fait l’éloge du développement, seul antidote au « terrorisme » et à la montée des tensions internationales, dans une allocution très seventies, agrémentée de quelques piques aux Etats mécènes de l’Etat islamique. Seule ennemie explicitement nommée, l’Arabie saoudite s’est vu accusée d’avoir délibérément fait baisser le cours du pétrole et envenimé le chaos moyen-oriental en exécutant le clerc chiite Al-Nimr. « Il faudra du temps » pour engager une désescalade entre les deux grandes puissances religieuses du Golfe persique, a répété Rohani, ancien négociateur nucléaire très à l’aise dans le maniement de la (nov)langue diplomatique.
Au premier rang du public, Giscard voisinait avec l’une des rares femmes voilées de la salle, Masoumeh Ebtekar, vice-présidente iranienne responsable de l’environnement, drapée dans son tchador noir. Après Lady Di, le romancier VGE tient-il le sujet d’une nouvelle idylle improbable ?
*Photo: Sipa. Numéro de reportage : AP21850172_000006.
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