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Quand France Inter reçoit le nouveau président d’Editis…

Sonia Devillers ne lui parle que de Vincent Bolloré !


Quand France Inter reçoit le nouveau président d’Editis…
Le groupe Editis regroupe 55 maisons. DR.

La journaliste Sonia Devillers est comme une écolière cherchant à faire taire tous ceux qu’elle pense être ses adversaires dans la cour de récré.


Sonia Devillers est une journaliste assez emblématique de la gauche 2.0, progressiste et woke : c’est entendu. Officiant sur France Inter et Arte, cela ne saurait lui porter ombrage, bien au contraire. Lorsqu’elle ne se pâme pas à l’écoute des élucubrations de Paul B. Preciado en se désolant de ses « privilèges de femme cisgenre et hétéro » ou qu’elle n’écoute pas religieusement Camélia Jordana lui affirmer que « la liste des victimes de violences policières s’allonge en France », la journaliste fait la liste de ceux qui ont le tort de ne pas penser comme elle (Ivan Rioufol, Élisabeth Lévy, Gilles-William Goldnadel, Charlotte d’Ornellas ou Gabrielle Cluzel, entre autres), pour mieux les dénoncer. Pensez, ils sont « très très à droite, voire à l’extrême-droite » et ils osent même participer à des émissions dans « différents lieux de débats », notamment sur les plateaux de CNews (1). CNews, la filiale de Canal + dont l’actionnaire principal est Vincent Bolloré, c’est sa bête noire, son cauchemar – une anomalie dans le monde merveilleux des médias. L’existence de cette chaîne d’info l’insupporte au point qu’elle a un jour demandé au président du CSA si, à propos notamment d’Éric Zemmour et des personnes sus-citées, il avait les outils adéquats « pour comptabiliser, pour mesurer, pour identifier la parole de ces gens-là » sur la chaîne honnie (2). Mais à part ça, Mme Devillers n’hésite jamais à clamer son amour du pluralisme et de la liberté d’expression. Parce qu’à gauche, la liberté d’expression, on sait que c’est très important. Et puis, dit-elle aux Inrocks en 2016, ses émissions à elle ne sont jamais « dans le règlement de comptes ». Affirmation dont nous allons pouvoir vérifier la véracité lors de la matinale de France Inter du jeudi 16 novembre 2023.

Mais que va devenir Virginie Despentes dans la guerre culturelle ?

Ce matin-là, à l’occasion du rachat du groupe d’édition Editis par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky suite à l’acquisition du groupe Hachette par Vincent Bolloré, Sonia Devillers reçoit le nouveau président d’Editis, Denis Olivennes. Ce dernier rappelle les noms des grandes maisons d’éditions faisant partie d’Editis et insiste sur son envie de relever le défi de la qualité tout en respectant le pluralisme et sur son goût pour les choses de l’art en général et pour les livres en particulier. Oui, oui, oui, tout ça c’est très bien mais cela n’intéresse absolument pas Sonia Devillers, obnubilée par le rachat de Hachette par Bolloré. 

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« Hachette – sous la houlette de Bolloré – risque-t-elle de perdre sa liberté éditoriale ? », demande-t-elle à un Denis Olivennes qui sourit devant la grotesque charge éléphantesque et répond, en substance, que cela n’est pas vraiment son problème. Mais si, mais si, c’est son problème, lui fait savoir l’obsédée, « si Bolloré fait ce qu’il a fait dans les médias, il y a peut-être des éditeurs et des auteurs qui vont partir. Et vous, vous êtes prêt à les accueillir ? » Olivennes ne répond pas à la question et tente de se tenir à bonne distance. Mais rien n’y fait. La furibarde revient à la charge : « Pour attirer de grands auteurs comme Virginie Despentes (sic) [éditée chez Grasset, filiale de Hachette NDLA], êtes-vous prêt à créer de nouvelles maisons d’éditions pour les accueillir ? » Oh la la, mouline Denis Olivennes, on ne crée par une maison d’éditions comme ça, et puis il y a déjà une quarantaine de marques d’éditions au sein d’Editis, et puis ces auteurs n’ont peut-être pas l’intention de partir de chez Hachette, et puis c’est plus compliqué que ça, mais sinon, oui, pourquoi pas, si ça peut faire plaisir… On entend presque le ricanement de satisfaction de la journaliste qui voit enfin tous ses efforts récompensés.   

Quand y en a plus y’en a encore

Le nouveau président d’Editis pense vraisemblablement qu’on va enfin parler d’autres choses que de Bolloré lorsqu’il entend Sonia Devillers évoquer les éditions Plon, éditions qui sont dans le giron d’Editis. Erreur ! La sycophante a encore du venin plein la bouche. « Plon, cancane la journaliste, Plon, dont la directrice est Lise Boëll, éditrice historique d’Éric Zemmour (aïe) et de Philippe de Villiers (aïe aïe), publie aujourd’hui les livres de Marc Menant (aïe aïe aïe) et de Christine Kelly (aïe aïe aïe aïe), visages de CNews (aïe aïe aïe aïe aïe). Est-ce que vous avez vocation à poursuivre ce projet éditorial ? » Olivennes se marre, tellement c’est gros. Il rappelle que les éditions La Découverte (émanation des éditions Maspero, plus à gauche tu meurs !) font partie d’Editis et que rien n’interdit d’avoir un très large panel d’auteurs, y compris Christine Kelly, surtout si l’on tient à rester un « grand groupe pluraliste ». Fin de l’entretien. 

Heureusement que les émissions de Sonia Devillers ne sont jamais, comme elle dit, « dans le règlement de comptes », qu’est-ce que ce serait sinon…

Les Gobeurs ne se reposent jamais

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(1) France Inter, émission L’Instant M du 11 octobre 2019.

(2)  France Inter, émission L’Instant M du 28 septembre 2020.




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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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