Sur France Inter, chaque matin, Claude Askolovitch anime une revue de presse tout ce qu’il y a de plus orientée à gauche. Ces derniers temps, le journaliste est transporté par l’idéologie trans. Nous l’avons écouté…
Le journaliste y rapporte, généralement, les informations qu’il juge être les plus intéressantes, et qu’il récolte dans quelques journaux triés sur le volet. Il est rarissime qu’il ne cite pas un article du Monde et un, deux ou trois articles de Libération, sa source privilégiée d’informations. S’il lui arrive de citer Le Figaro, c’est, deux fois sur trois, pour lui porter la contradiction. Mediapart, L’Obs, Télérama et la presse régionale parviennent à attirer régulièrement son œil gauche ; en revanche, Valeurs actuelles, Causeur ou L’Incorrect ne trouvent aucune grâce à ses yeux, pas même à son œil droit.
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France inter, radio transactiviste?
Claude Askolovitch, journaliste woke et monoculaire, est très sensible à la « cause transgenre ». Sa revue de presse du 23 mars commençait par un article du Berry Républicain relatant une naissance, la première du genre dans le département du Cher. Suivant la mode actuelle du culcullapralinisme infantilisant, Askolovitch ne parle pas de « père » et de « mère » mais de « papa » et de « maman » – en l’occurrence de « Matteo le papa qui était une femme » et de « Victoire la maman qui était un homme ». Matteo « au fin collier de barbe » et Victoire « au balayage blond » ont interrompu leur transition et « c’est Matteo, le papa, qui a accouché en février dernier d’une petite fille », raconte le journaliste avec des trémolos dans la voix et sans se rendre compte, visiblement, de ce qu’il dit. Homme de gauche atteint d’un « Bien incurable » (Muray), Askolovitch rapporte les plus grandes folies des hommes comme s’il s’agissait des plus grands progrès et comme si cela allait de soi. Heureux les simples d’esprit…
Un sportif de mauvais genre
Le 9 avril, rebelote. Cette fois, c’est le magazine de L’Équipe qui est mis à l’honneur. Le journal sportif, qui semble avoir fait sienne l’idéologie woke, titre un de ses articles : « Halba Diouf, athlète transgenre privée de compétitions: “Je suis une femme, il faut dealer avec ça” ». Claude Askolovitch rebondit sur cette surprenante information en parlant comme il pense, cahin-caha : « Halba Diouf, 21 ans, est une femme croyante et transgenre, une brindille musclée qui a porté le voile, qui ne le porte plus mais y reviendra peut-être car elle ne choisit jamais la facilité (sic)… Et puis qui court à pied, vite, très vite, à Aix-en-Provence, dans un groupe qui l’a connu jeune homme d’enveloppe (resic) et qui l’a retrouvée avec amitié, jeune femme de vérité (et sic de der) après ses traitements. » En clair, M. Diouf, coureur à pied, a décidé un beau jour qu’il était une femme et a voulu par conséquent participer aux courses réservées aux femmes – « Je ne m’identifie pas en tant qu’homme, donc je ne vois pas pourquoi je courrais avec eux », a déclaré l’athlète en ajoutant mensongèrement: « Les femmes trans ne menacent personne. On n’a jamais dominé le sport féminin. » La Fédération internationale d’athlétisme venant d’interdire ce mélange des genres, Claude Askolovitch pleurniche et jette dans le plus grand désordre le fruit de la maigrelette réflexion que lui inspire cette décision: « Sans précautions humaines ou scientifiques, on a décidé que le soupçon d’être encore des hommes, donc trop forts, devait balayer ces femmes – alors Halba s’expose à nous contre la haine que ses pareilles attirent et contre l’indifférence de ceux qui n’ont jamais eu à se battre pour vivre. » Snif !
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Comme Halba Diouf, Claude Askolovitch feint d’ignorer les conséquences de la présence de femmes trans dans le sport féminin. Il existe pourtant un site américain, shewon.org, qui répertorie les noms des dizaines et dizaines de sportives cisgenres battues par des femmes transgenres, ainsi que les places ou les médailles qu’elles auraient obtenues si elles n’avaient pas été confrontées à ces concurrents déloyaux. Dernièrement, la championne américaine de natation universitaire Riley Gaines a été agressée par des activistes transgenres et n’a dû son salut qu’à la présence de policiers ayant le plus grand mal à repousser une horde hystérique et d’une violence inouïe. Son tort ? Avoir dénoncé la présence du sportif transgenre Lia Thomas, aux mensurations extravagantes comparées à celles des femmes, et sa victoire écrasante lors des dernières compétitions universitaires féminines alors qu’il n’avait jamais remporté une seule compétition masculine, ainsi que le fait qu’elle a été obligée de se dévêtir devant lui dans les vestiaires. Riley Gaines est aujourd’hui sous protection policière. De son côté, à 25 ans, la coureuse cycliste Hannah Arensman, « humiliée et en colère », a décidé d’arrêter la compétition après avoir dû s’incliner pour la 3ème place devant une coureuse transgenre aux derniers championnats américains de cyclo-cross – et avoir battu toutefois un autre athlète transgenre qui devait être une sacrée brêle dans les compétitions pour hommes. À chaque fois que des femmes sportives dites cisgenres ont montré leur déception voire leur colère devant ce qu’elles considèrent être une injustice (et c’en est une, évidemment), les associations LGBT les plus radicales ont usé de violences verbales ou physiques. Ces pratiques intransigeantes et brutales ne restent malheureusement pas cantonnées au sport.
La transphobie n’est pas (encore) un délit !
Claude Askolovich fulmine contre ceux qui dénoncent l’activisme doctrinaire trans. Les transactivistes eux-mêmes ne ménagent pas leurs efforts pour imposer leur idéologie et menacer les femmes qui osent la remettre en question. Après Caroline Eliacheff et Céline Masson, les auteurs de La fabrique de l’enfant-transgenre, ce sont les « femellistes » Dora Moutot et Marguerite Stern qui paient un lourd tribut à leur combat incessant contre l’intrusion et l’emprise sectaires de l’idéologie transgenriste dans les médias, les écoles, le sport, etc. On n’est jamais aussi bien trahi que par les siens, surtout à gauche. Ces féministes de toujours sont aujourd’hui accusées d’être des TERF (féministes excluant les femmes trans des luttes féministes) par certaines associations LGBT et par Libération qui considère qu’il existe une « passerelle idéologique » entre ces « féministes antitrans » et l’extrême-droite. Dora Moutot et Marguerite Stern se voient régulièrement menacées sur les réseaux sociaux par de courageux anonymes – aucune Caroline de Haas ou Sandrine Rousseau ne viennent à leur secours. Selon Libé, ces deux féministes sont transphobes. Des associations LGBT poursuivent Dora Moutot pour transphobie. La notion de transphobie sert les mêmes desseins que celle d’islamophobie: dénoncer « l’intolérance » et la « haine » supposées de ceux qui ont l’outrecuidance de questionner une idéologie ou une religion pour les empêcher de parler coûte que coûte. Le colloque organisé par le Comité Laïcité République Pays de la Loire – Cinq ans après MeToo, où en est le féminisme ? – auquel devait participer Marguerite Stern, a dû être reporté à cause des menaces de certaines associations et de Mme Ségolène Amiot, députée LFI qui n’a pas hésité pas à tweeter: « Madame Sterne (sic), la transphobie et l’islmamophobie (sic) ne sont pas des opinions mais des délits, alors oui je demande l’annulation d’un colloque qui en fait la promotion ! » Cette élue parlementaire d’extrême gauche semble ignorer que la transphobie et l’islamophobie ne sont pas des délits et qu’en France la liberté d’opinion est assurée par l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen [1]. Décidément, LFI a de plus en plus de mal avec le pluralisme d’opinion et la liberté d’expression.
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Claude Askolovitch, pro-voile, pro-immigration, défenseur de Mehdi Meklat et auteur d’un essai intitulé Nos mal-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas, est un petit soldat du progressisme woke et, bien qu’il s’en défende, de l’islamo-gauchisme. Il partage cette paradoxale particularité avec de nombreux représentants politiques d’extrême gauche et la majorité des journalistes du service public. Cette bizarrerie, qui consiste à prendre fait et cause en même temps pour tout ce qui relève du wokisme (en particulier l’idéologie du genre) et pour une religion qui est à l’exact opposé des avancées dites sociétales ou progressistes espérées par le camp du Bien, amuse beaucoup les patients Frères musulmans très désireux de nous voir nous écrouler sur nous-mêmes avant que de parachever le travail de remplacement d’une civilisation qu’ils jugent décadente par une autre qu’il juge essentielle, irrépressible et supérieure à toutes les autres. Comme tout bon journaliste france-intérien bien-pensant, ouvert à l’autre, diversitaire et tolérant, Claude Askolovitch défend tout à la fois les athlètes transgenres et les femmes, la possibilité de changer de sexe comme on veut et le voile islamique, les « minorités » LGBT et l’immigration massive et musulmane, le « vivre ensemble » et le multiculturalisme – et ne s’aperçoit pas que chacune de ces équations est une contradiction dans les termes et dans les faits. Voulant dénoncer un récent entretien de Marie-Jo Bonnet et Nicole Athea donné au Figaro à propos de leur essai [2], le journaliste twitte dans un français approximatif : « Ce qui monte autour des personnes transgenres, cette obsession à démontrer un lobby qui prendrait la société, cette envie d’éradication, sont fascinants. Cette invention de monstres qu’il faudrait circonscrire, isoler, exclure, puis éliminer est un déjà vu. » Derrière cette pénible verbosité, on devine une énième évocation de ces « heures sombres »… qui n’ont d’autre utilité que d’interdire le débat et de dissimuler – de plus en plus mal, il est vrai – l’absence d’une véritable réflexion sur ces phénomènes.
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[1] Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.
[2] Marie-Jo Bonnet et Nicole Athea, Quand les filles deviennent des garçons, Éditions Odile Jacob.
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